Bonjour Gérard,
Les 3 questions que tu poses sont les suivantes :
1) pensez-vous qu'il soit si difficile de construire un plan voire même deux dans cette position?
2) pensez-vous que l'on puisse directement envisager le 4ème plan
3) comme je l'ai dit j'ai éprouvé des difficultés à aller jusqu'à ce 4ème plan. Un bon joueur peut-t-il faire tout le raisonnement en partie réelle?
Trait aux noirs
Examinons la première question :
Est-il difficile de concevoir un ou deux plans de jeu dans cette position ?
Ma réponse est à la fois oui et non. Non, car un plan de jeu est indispensable pour choisir quel coup jouer. Oui car l’évaluation des plans de jeu est difficile, et même très difficile, surtout si on n’a pas grand-chose à se raccrocher pour raisonner.
Le seul coup qui ait vraiment du sens, a été donné par Richard. Il s’agit de (15-20). Dans la majorité des cas, ce coup qui met en jeu le pion 15, sera à préconiser.
Il se trouve ici que ce coup est sujet à caution : (15-20) 39-34 (20-25) 33-29x29 (21-26) avec la position suivante :
Trait aux blancs
4 coups ont été joués de part et d’autre, c’est-à-dire 8 demi-coups. Nous sommes alors parvenus aux limites de notre mémoire à court terme et nous devons donc reprogrammer dans notre cerveau une image de la nouvelle position pour l’estimer.
Sur quels critères ?
Le dégagement (18-22) laisse encore beaucoup de jeu aux Noirs. Quelle est alors la valeur de 29-24 pour l’empêcher ?
Il faut avoir un important bagage damiste pour le déterminer.
Si tu as des solutions simplificatrices, je suis preneur.
Dans mon cas personnel, en partie, je serais très inquiet par ce coup 29-24 qui prive les Noirs de sortie.
Le fait que ce coup « naturel » 1… (15-20) soit dangereux, augmenterait probablement mon niveau de stress et me conduirait à chercher « autre chose ».
Revenons à la position initiale. Quel est alors le coup surprenant qui pourrait prendre en défaut les Blancs ?
Je pense que c’est le coup proposé par Serge, (23-29), qui mériterait d’être examiné en second. Ce coup vient désorganiser le jeu des Blancs sur leur aile droite, et cela remet en question tous les critères de jugement positionnel. Mais ce coup ne résiste pas à l’analyse, comme cela a été montré.
Mon niveau de stress augmenterait alors encore un peu plus.
Revenons une nouvelle fois à la position initiale.
(9-14) et (3-9) n’entrent pas vraiment en ligne de compte car ils aggravent la situation sans compensation.
Il resterait donc (21-26). Le coup de la dernière chance, sinon, il faudra se lancer dans la variante semi classique (15-20) etc.
Le gros problème de (21-26), c’est qu’il faut alors calculer au minimum 3 plans de jeu et trouver pour chacun une solution pour éliminer les menaces.
A ce moment, c’est à mon avis compliqué de trouver l’antidote (6-11) sur la variante semi classique, c’est très compliqué de trouver le coup (3-8) à la suite du passage à dame à 49 dans la variante classique, ce n’est pas évident d’envisager le gambit (24-29) ! sur la variante classique différée.
Donc, le jeu de dames reste tout d’abord un jeu, un jeu difficile pour les deux adversaires. C’est un jeu de stratégie où l’on gagne rarement une partie. On s’arrange plutôt pour provoquer des positions « inquiétantes », dans lesquelles les calculs et les choix sont délicats. Il reste ensuite à profiter du stress et des erreurs d’estimation, de calcul ….
Bien amicalement
Jean-Pierre