Victor Laleuw, le champion de dames Wattrelosien

Par User902 – le 18/10/16 à 18h17Informations

Victor Laleuw, un damiste wattrelosien, va participer cette année à la coupe du monde de dames à Izmir en Turquie. On vous le présente !
Cette année, Victor Laleuw participera déjà aux championnats du monde pour la troisième fois.

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Comment un champion de dames nous a mis la pâtée

Il y a un champion international à Wattrelos dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler. Victor Laleuw n’a que 16 ans et rentrera en première à la rentrée prochaine. Mais malgré son jeune âge, il participera fin octobre à la coupe du monde de Dames à Izmir, en Turquie.

L’événement se tient tous les ans et c’est déjà la troisième fois que Victor parvient à se qualifier pour la coupe du monde, après la Pologne il y a deux ans et les Pays-Bas l’année dernière. Cette année, la délégation française des cadets compte quatre garçons et une fille (contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les dames ne sont pas une discipline mixte, les femmes et les hommes ne jouent pas entre eux en compétitions officielles). Parmi les garçons, deux font partie du « Damier Club de Wattrelos ». « C’est l’un des plus reconnus de France », explique Victor.

Déjà sept ans de pratique

Et c’est sans doute grâce à ce club que le wattrelosien a attrapé le virus des dames. « J’étais inscrit dans un club de sport mais ça ne me plaisait pas vraiment. Mon père m’a donc proposé de m’inscrire au club de dames de la ville. J’ai accepté et sept ans après, j’y suis toujours. » Un choix de discipline qui s’avérera payant. Grâce à une pratique régulière (entre 2 h 30 et 5 h par semaine au club), en plus de ses participations aux championnats du monde, Victor a été sacré champion de France en 2013, vice-champion de France à deux reprises et a pu participer l’année dernière aux championnats d’Europe en Estonie.

Même si Victor a envie de continuer à jouer le plus longtemps possible, il va devoir lever le pied : « Ça va être de plus en plus compliqué de pouvoir m’entraîner dans mon club, participer aux concours et poursuivre mes études tout en même temps. » En effet, il n’existe pas de structures de type « sport études » pour les damistes (joueurs de dames). Le jeune champion ne cache pas que les dames manquent de reconnaissance. « Les sports physiques sont largement favorisés par rapport aux sports cérébraux, estime-t-il. Mais même dans notre catégorie, ce sont les échecs qui volent la vedette à tous les autres. »

Quant à la coupe du monde, cette année encore, les premières places seront sûrement trustées par les Pays-Bas et la Russie, mais au jeu de dames comme dans les autres sports, l’important, c’est de participer !

http://www.nordeclair.fr/info-locale/victor-laleuw-le-champion-de-dames-wattrelosien-ia50b1899n1210982

Réponses

Par User902 – le 18/10/16 à 18h37

Il paraîtrait qu’au damier club de Wattrelos, on formerait des jeunes damistes (joueur de dames) plutôt doués. On a voulu voir ça de nos propres yeux en affrontant l’un d’eux : Victor Laleuw, 15ans, qui participera au prochain championnat du monde chez les cadets.
Malgré tous nos efforts, Victor nous a balayé. Photo Hubert Van Maele.

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Pour en savoir plus

Le site des damistes de Wattrelos

« Je préfère le sport cérébral au sport physique », confesse Victor Laleuw, lycéen de 15ans. Son truc à lui, c’est le jeu de dames. Depuis sept ans, il s’entraîne au damier club de Wattrelos. Et à force de se triturer les méninges, il commence à prendre du galon et affiche un palmarès plus que prometteur. Il participera d’ailleurs le 31octobre aux championnats du monde (catégorie cadets) aux Pays-Bas. « J’ai commencé il y a sept ans. Je faisais de la musique et j’ai voulu arrêter. Alors mon père m’a parlé du club. Ça m’a plu. Il s’y est mis un peu après moi. »

Nous l’affrontons sur son terrain au 51 rue Jean-Jaurès, à Wattrelos, là ou Victor s’entraîne deux fois par semaine. Si tout le monde a déjà joué aux dames au moins une fois, affronter un champion, c’est autre dimension. Consciencieux, Victor nous rappelle les règles de bases. « Les déplacements, c’est toujours d’une case en diagonale . Le pion qui prend se pose après celui qui a été pris. » Jusqu’ici tout va bien.

« Souffler n’est pas jouer » ? Une fausse règle !

Il en profite pour préciser une bonne fois le fameux « souffler n’est pas jouer », cette règle qui consiste à ôter un pion qui aurait dû prendre celui de l’adversaire. « Ça fait près d’un siècle que ça n’existe plus. La règle en vigueur, c’est la prise obligatoire majoritaire ». Traduisez, l’obligation de prendre le maximum de pions à l’adversaire quitte à en sacrifier pour en prendre davantage. La partie débute. « Les pions blancs commencent toujours ». Victor livre quelques astuces. « Il y a plusieurs tactiques de jeu, mais là, vous devriez consolider le centre ».

La manœuvre est délicate. Il ne laisse rien passer. La satisfaction d’emporter un pion laisse rapidement place à la déception d’en perdre trois juste derrière. Victor anticipe. Il lit le damier. « Si vous faites ça, regardez ce qui se passe derrière ». Victor anticipe et conserve toujours l’avantage. Malgré ses conseils, nos positions ressemblent à des gruyères. Les siennes sont réfléchies, logiques, solides. La défaite s’annonce cuisante. Il lui reste trois pions, et deux dames capables de se déplacer de plusieurs cases en diagonale. Il nous en reste une seule. Elle ne fera pas long feu.

En sacrifiant deux pions, il nous force à sortir de notre position défensive jusqu’à prendre notre dernier rempart. « Contre vous, je réfléchissais trois voire quatre coups à l’avance, mais sinon en partie ça peut aller jusqu’à six ou sept temps voire plus. Je peux aussi dérouler toute une fin de partie. » Bref, il y a encore du travail pour espérer l’emporter un jour !

Une graine de champion

En 2010, alors tout juste âgé de 10ans, Victor Laleuw termine 5e sur 14 au championnat de France dans la catégorie benjamin. Il progresse l’année suivante et termine 3e de la compétition, sur 23 participants. En 2012, Victor devient vice-champion de France chez les minimes, et en 2013, il décroche le titre.

Depuis 2014, le damiste wattrelosien est monté chez les cadets. Il termine 5e au championnat de France, et se qualifie « au repêchage » pour participer à sa première compétition internationale. « J’ai terminé 31e sur 32 ».

Cette année, il se classe 3e au championnat de France et se qualifie d’office pour les championnats d’Europe et du monde. En août, à Tallinn en Estonie, 25e sur 38 pour la compétition européenne. Le 31 octobre, rencontrera les meilleurs joueurs du monde aux Pays-Bas afin de décrocher un titre mondial. « Les Russes et les Hollandais sont redoutables », livre-t-il.

Forcément, avec un palmarès comme ça, on n’espérait pas vraiment gagner contre Victor. Selon Charles Gilbert, le président des damistes de Wattrelos : « En sept ans, Victor est devenu un excellent joueur. Nos jeunes progressent car ils jouent contre des adultes. Il faut environ une dizaine d’années pour former un joueur ». OK, on remet ça dans trois ans alors, d’ici là, il sera peut-être devenu champion du monde et nous aurons sans doute progressé.

http://www.nordeclair.fr/info-locale/wattrelos-comment-un-champion-de-dames-nous-a-mis-la-patee-ia50b1899n903682