KOUOGUEU C BOOMSTRA 0/2

Par Faustin – le 19/11/15 à 14h18Technique

bonjour tous,

Voici une position importante pour pour renouveler le thème fondamentale des lignes de pionnages.

Trait aux blancs


25. 43-39 ?

D'abord, il faut préciser que dans la position qui va être proposée, il y a immédiatement des tas de possibilité de neutralisation de la partie. Il faut donc comprendre que là n'est pas la question. Ici, le champion d'Europe et des Pays-Bas, contre l'ancien champion d'Afrique et du Cameroun jouaient tous pour le gain et la complexité. Cela se comprend : Kouogueu ne se sent pas à sa place en milieu de classement ; Boomstra n'est intéressé que par le titre mondial et Georgiev a de l'avance, même Groenendjick se trouve devant lui.

la seule question est de percevoir à un moment ou à un autre, dans la position proposée, mais cela pourrait être une autre position, quelle est la hiérarchie des enjeux entre le maintien des lignes de pionnage et des enjeux plus ponctuels. Il faut aussi faire abstraction du résultat de la partie. Une analyse peut concerner une position de remise. Fondamentalement, ce n'est pas le résultat qui est l'enjeu.

Le coup de la partie s'explique sans doute par des raison de durcissement du jeu, du refus d'une trop grand simplification etc. Mais il est faible.

Il est faible pour la raison que l'on se trouve en milieu de partie avec une aile gauche des blancs assez peu manoeuvrable sauf pour des dégagements et une aile droite qui, du seule fait du choix 25. 43-39 se rtouve amplement immobilisée : les noirs se privent de presque toutes les possibilités de pionnage pour la suite alors que les noirs en conservent trois ou quatre selon les développements.

La bonne question aurait dû être : l'enjeu personnel choisi (durcissement, recherche d'une formation travaillée en secret, préparation d'une finesse, etc) vaut-il le coup par rapport au sacrifice de l'orthodoxie des lignes de pionnage ?

Il ne faut pas perdre de vue que la recherche de deux temps d'avance grâce à la capacité de maintenir plusieurs lignes de pionnage en permanence explique amplement le nombre de titre de Tchizov, bien plus que sa connaissance du finish : c'est la batterie !

La suite de la partie devient un désastre en trois temps, stratégiquement.

25. 43-39 02-08
26. 36-31 17-22
27. 28X17 21X12
28. 39-33 12-17
29. 41-36 20-24
30. 42638 17-21

Et la partie est déjà terminée.

Certes, après le 25e temps, il y avait des sauvetages possibles. Mais, justement, à ce stade de la partie, un joueur de ce niveau ne devrait pas être réduit à rechercher des sauvetages. En plus, du fait de l'absence de lignes de pionnage, les menaces et forcing des noirs pillulaient, rendant les choix blancs plus difficiles les uns que les autres.

Il faut jouer de formation en formation, sauf très bonne raison : Le Petit Cantalupo (Aprendre rapidement à jouer aux dames) comme disait le vieux Coach du Damier Niçois, Michel Fiol! Cela facilite les réactions car nos capacités de calcul peuvent être prises au dépourvu!

Réponses (4)

Par Adelin B. – le 19/11/15 à 14h28

Bonjour Faustin,

Je partage entièrement le commentaire à chaud que vous avez fait relativement à cette partie, hier.
La façon dont Kouogueu a perdu révèle un manque de sérieux de sa part. A ce niveau, on ne peut pas perdre aussi facilement un matériel. On voit vraiment que Kouogueu est sous-entraîné. Du coup, je considère qu'il a raté son championnat, peu importe ce qu'il fera après. Alors que jusqu'à sa confrontation avec Boomstra, il avait fait un parcours satisfaisant, sur une seule partie il gâche tout son capital. Je dis cela d'autant plus librement que Léopold est un ami.

Par jp dubois – le 20/11/15 à 09h13

Bonjour Faustin,

Merci pour ton implication dans ce championnat et sur ce forum.

Trait aux blancs

Dans cette position tu dis que 43-39 est un coup faible et que les Blancs disposent de nombreuses solutions de neutralisation.

Pourrais-tu éclaircir ce dernier point ?

Merci

Jean-Pierre.

Par Francis SABAU – le 20/11/15 à 15h28

Aprés 43-39 2-8
il suffit de jouer 39-33
1: 18-22 27x18 13x22 44-39 8-12 37-31 21-27 égal
2 :20-25 36-31 14-20 41-36 17-22 28x17 21x12 42-38 20-24 34-29 12-17 29x20 25x14 égal
3: 20-24 36-31 18-22 27x18 13x22 44-39 8-12 41-36 21-27 32x21 16x27 42-38 9-13 égal
4: 19-24 44-39 20-25 34-29 14-19 29x20 15x24 28-22 17x28 32x23x14 9x20 26x17 11x22x31 égal
5: 18-23 34-29 23x34 40x29 20-24 29x20 14x25 45-40 19-23 28x19 13x24 40-34 8-13 égal
6: 8-12 34-29 20-24 29x20 15x24 44-39 3-8 36-31 18-23 39-34 12-18 41-36 avantage blancs
7: 17-22 26x17 22x31 37x26 11x22 28x17 16-21 17-11 6x17 44-39 19-23 42-38 18-22 avantage blancs

Conclusion 43-39 est parfaitement jouable !!!
Cordialement
Francis SABAU

Trait aux blancs

Par Faustin – le 23/11/15 à 01h52

Bonjour J.-P et Francis,

Désolé, j'étais entre des avions sans cesse.

Francis a répondu en trouvant six variantes là où, en réalité, j'en voyais trois avec des déclinaisons, laissant néanmoins une position inférieure, quoique non automatiquement perdante.

Mais Francis et moi ne voyons pas la même chose. Là où je dis qu'il s'agit d'un coup faible, il dit que c'est un coup jouable. ce n'est pas une question de sématique, mais d'état d'esprit. Le niveau de Kouogueu implique de jouer pour le podium et de ne le rater éventuellement que de peu. Face à l'un des meilleurs joueurs du monde, il ne peut absolument pas jouer un coup qui lui interdit toute domination pour la suite et qui le réduit, en jouant les meilleurs coups, à bricoler pour éviter de se faire enfoncer par le centre.

Le fait qu'il y ait des sauvetages (difficiles dans plusieurs variantes si on regard des suite plus longues, ce qui est le propre de ce niveau) n'en rend pas moins ce coup critiquable, au-delà du résultat, outre les risque de défaite pratique auxquels expose un coup faible.

c'est en ce sens que j'ai bcp aimé le post de Gérard sur la partie Ndjofang Shaibakov. Ndjofang gagne sans jouer les meilleurs coups au moment du gain alors qu'il avait conduit une partie magique. Nous recherchons, même à résultat = les coups les meilleurs ou, au moins les coups forts.

Mais au-delà des coups forts, il y a des positions fortes. Et là les choses sont très simples. regardez dans ce mondial les parties de Tchizov, Georgiev, Boomstra ou Ivanov et aussi Ndjofang: au-delà du résultat qui peut être accidentel, aucune de leurs partie de se trouve en infériorité stratégique. Et c'est e ce la que l'on parle fondamentalement !

Quand on a une masse de pièces peu manoeuvrable, on s'évertue à laisser des lignes de pionnage ailleurs, sauf très bonne raison.