La fabuleuse partie Georgiev - Wirny 1-1

Par Franck LAURENT – le 20/12/12 à 22h12Technique

Dans la partie en cadence lente, à Pékin, Georgiev était en grande difficulté semble-t-il. Il trouva une parade formidable, qui commence par un coup inattendu, 36-31. Puis, quelques coups plus tard, il exécute un incroyable triple gambit, et à 5 contre 8, il trouve la remise. Wirny a-t-il raté le gain quelque part ?

Cette extraordinaire manoeuvre est une des plus belles de ces dernières années.
Cette partie montre deux choses : Quand Wirny décide de jouer (ou est contraint de jouer) il est redoutable, y compris pour les super GMI, et montre qu' il n' a rien perdu de ses meilleures années (82 à 89). Dommage qu' il se contente trop souvent de remises particulièrement arides.
L' autre point, c' est que Georgiev est un fabuleux défenseur, car imaginer un tel scénario défensif relève du génie damique.

Réponses (8)

Par SouleymaneK – le 20/12/12 à 22h25

Bonjour Franck,

Je suis d' accord avec le premier point de ta conclusion, a savoir que VIRNY a encore de beaux restes si l' on peut dire en l' espece. Mais surtout qu il peut etre redoutable et surtout en partie classique.

Virny vient de prouver que Georgiev a des faiblesses dans le genre classique...L' automne dernier, a Lille, il a perdu contre Virny dans une belle finale classique.

Ici aussi il ne s agit aucunement d' une manoeuvre extraordinaire...son 34-30 preparait le faux gambit 33-29 etc.


Mais c est totalement perdant...Avec trois pions de plus je ne comprends que VIRNY se soit laisse impressionner en jouant 14-19 au lieu de 23-29 qui force le gain par un passage a dame et une conservation du materiel ; 03 pions de plus, c est enorme !

Apres son douteux 36-31....Georgiev devait controler le centre via 33-28 au lieu de 34-30 !??? 5 FOIS CHAMPION DU MONDE...et il " oublie" la puissance du Pion : 34" dans la Classique. Car 33-28 et non 34-30 permet de controler 24-29 et introduit la menace de 34-29 etc.

D' ailleurs il a panique. Il aurait pu lui laisser le coup royal, qui ne gagne pas, meme si Virny aurait eu un pion de plus...mais la finale ne donne que la remise. Alors que la variante du gambit choisie par Georgiev est vraiment perdante apres 23-29 !

Trait aux blancs


Trait aux blancs

Par bikindouadelin – le 21/12/12 à 02h39

Bonjour Laurent et Souleymane,
Vous avez raison d'illustrer le retour au tout premier plan de Virny par cette partie contre Georgiev à Lille, et de rappeler que ces deux champions avaient aussi disputé une belle partie à Lille. Cela confirme ce que je disais l'autre jour, à savoir que Virny est très fort. Son jeu ne comporte aucune fioriture. Un damiste possédant un niveau conforme aux bases requises peut vite progresser en étudiant à fond les parties de Virny, outre celles, bien sûr, de Tchizov et de Sijbrands.
J'ai l'impression que Virny est encore un damiste plein de fraîcheur. Est-ce parce qu'il fit, un moment, une coupure dans le jeu de dames, au contraire par exemple de Gantwarg, qui n'a jamais cessé de jouer depuis ses titres de champion du monde?
Ce qui est sûr, c'est que Virny doit avoir une hygiène de vie rigoureuse pour conserver un si haut niveau de jeu.

L'efficacité de Virny prouve une chose : contrairement à ce qui est souvent prétendu, l'âge n'a aucun impact sur la qualité des performances des damistes.

Par SouleymaneK – le 21/12/12 à 18h51

Bonjour BIKINDOU,

Tu as dit ceci : "

L'efficacité de Virny prouve une chose : contrairement à ce qui est souvent prétendu, l'âge n'a aucun impact sur la qualité des performances des damistes. "


Non seulement cela est vrai..Mais ses resultats contre Georgiev te donnent raison quand tu avais dit ici meme que Georgiev, Schwarzman sont a la portee d' un Damiste Intelligent ( qui sache comprendre par les principes, par le noyau donc, cela permet de gagner du temps ou de factoriser ) et Informe ( c' est a dire qui a de solides connaissances theoriques etablies dans la nomenclature damiste. Ces deux criteres suffisent largement a aller a l' assaut des Russes... C' est ce qui fait defaut aux Professionnes Africains. Alors meme qu' ils sont petris de Talent. Mais ils ne le domestiquent pas.





Trait aux noirs





Position du diagramme tiree de la partie Tsjizjow- Schwarzman, que perd ce dernier. Ici Schwarzman rate une possibilite de remise via 18-22 et activer ainsi le pion de bande 26 !? Decidement c' est la deuxieme fois que Tsjizow gagne de cette maniere contre ses compatriotes russes. Il avait battu Georgiev ainsi recemment aussi.

Par OSLOG – le 21/12/12 à 19h20

Salut Kéita , cite moi stp le nom de 3 damistes professionnels africains . Merci et bon wk .
Oslog.

Par SouleymaneK – le 21/12/12 à 19h43

Tu as raison Oscar...Il n y a pas vraiment de Damistes Professionnels Africains. Je voulais juste dire que ceux qui ont essentiellement ce Jeu comme Activite, comme Samb, Bassirou Ba... Jean Marc Ndjofang et peut etre plus recemment Atse Joel n' ont pas cette approche.

Tu as raison de relever que ces Joueurs Africains ne sont pas vraiment des Professionnels comme les Toppers Russes !?

Par bikindouadelin – le 22/12/12 à 14h14

Bonjour Laurent, Oscar et Souleymane,

J'admets qu'il y a une différence entre damiste professionnel et damiste non professionnel. Mais cette différence n'a pas la portée que vous lui voulez lui trouver.

Je trouve tout à fait normal qu'un damiste non professionnel perdre plus ou moins souvent face à Tchizov, Scwharzmann, Valneris, Georgiev, Boomstra et d'autres champions. Ce qui n'est pas en revanche normal, c'est qu'un GMI d'expérience ou un MI d'expérience perde plus ou moins souvent face à d'autres damistes qui ne sont ni professionnels, ni du niveau des champions.

Avant d'entreprendre de battre les super GMI, il faut déjà ne jamais perdre face aux damistes intermédiaires.
Or, Bassirou Ba et Macoudou Ndiaye sont les deux seuls damistes africains qui ne se font pratiquement jamais battre par les damistes intermédiaires.

Le profesionnalisme est une fausse excuse. Tous les GMI et les MI ont plus ou moins du temps pour préparer les compétitions, sinon ils ne pratiqueraient pas le jeu de dames.
Ce qui fait qu'aujourd'hui les damistes africains peinent à remporter le championnat du monde, ce n'est pas le fait que Tchizov, Scwharzmann, Valneris et Georgiev sont trop forts pour eux : c'est le fait qu'ils ne sont pas réguliers dans leurs performances face aux damistes intermédiaires. Battre ces super GMI ne rapporte rien, si on se fait battre par ailleurs par un damiste intermédiaire ou qu'on fait beaucoup de remises avec les damistes moyens.

En 2007, un africain aurait pu remporter le championnat du monde, car jusqu'à la 10ème ronde, aucun super GMI ex-soviétique n'avait pu créer la décision. Samb et Ndjofang m'ont eux mêmes avoué qu'ils étaient passés à côté de quelque chose en 2007, car après avoir réussi à marquer les Russes dans la première partie du championnat, ils ont ensuite perdu pied. En 2011 aussi, Ndjofang aurait pu devenir champion s'il avait pu battre Georgiev dans une partie décisive. On sait ensuite qu'il a perdu face à Virny, qui, il est vrai, fait partie des grands.

Je reste persuadé que Ndjofang peut devenir champion du monde : il a beaucoup progressé dans la connaissance du jeu de dames; il a déjà battu en partie à cadence lente Valneris, Schwarzman et tous les GMI néerlandais en activité; il avance tout le temps; il remporte presque systématiquement celles de ses parties décisives qui l'opposent aux damistes intermédiaires; il a déjà terminé à la troisième place du championnat du monde. Il lui manque une petite chose qu'il saura facilement trouver un jour, car il est très ambitieux.

Pour résumer, s'il est permis de perdre des parties face aux super GMI, ce qui ne l'est pas c'est le fait de perdre face au premier venu.
Or, trop de GMI ou MI sont malmenés par des damistes autres que les super GMI.

Ndjofang est aujourd'hui le seul Africain capable de remporter le champion du monde.
Macoudou Ndiaye possède une compétence technique supérieure à celle de Ndjofang mais Ndjofang, qui techniquement possède un niveau très enviable, est ambitieux.

Samb aurait pu être champion du monde dans les années 1990 - 2000 : il n'a plus le niveau des meilleurs GMI.

Atsé, Mbongo et Ndonzi sont, aujourd'hui, trop limités techniquement pour espérer lutter avec les meilleurs GMI.

Kouogueu n'a pas réalisé les promesses de sa retentissante victoire face à Schwarzman : en 2000, c'était le Camerounais le plus doué. Les conditions du jeu de dames au Cameroun hypothèquent ses chances de devenir un très grand damiste.

Le vétéran Bassisou Ba n'a plus rien à prouver, car sur la durée, il a eu une excellente carrière, sachant qu'il a toujours vécu à Sénégal, ce qui veut dire qu'il n'a pas eu les mêmes opportunités que Samb, Ndjofang, Ndonzi et Ndiaye.

Reste le cas de Lognon et de Kéita.

Lognon investit beaucoup dans le jeu de dames mais les résultats tardent à venir. Certes, il a obtenu le titre de MI, mais, même dans le contexte français, il peine à arriver au niveau de Cordier. D'une manière générale, je considére que l'approche technique du jeu de dames de Lognon est inadaptée aux exigences du haut niveau. Lognon doit changer d'entraînement.

Keita est l'Africain qui étudie le jeu de dames avec les meilleurs livres. Son exil canadien et le confort matériel du Canada lui permettront de ne peut-être pas se hisser au niveau de Tchizov, mais de posséder les meilleurs plans pour battre n'importe quel GMI.

Le damiste qui n'est pas professionnel n'est pas condamné à subir la loi des super GMI russes. Il lui suffit d'avoir une méthode intelligente du jeu de dames.

Je le redis : un damiste qui connaît les bases techniques du jeu de dames, qui a été bien intié aux structures fondamentales du jeu de dames, peut se contenter d'étudier à fond toutes les parties de Sijbrands et toutes les parties de Tchizov pour devenir rapidement extrêmement fort.

Le jeu de dames, c'est la recherche de la centralité positionnelle. Sijbrands et Tchizov sont, dans l'ordre du mérite, les maîtres incontestés de la centralité positionnelle.

Les parties des autres champions présentent aussi un intérêt mais un intérêt inférieur à celles de Sijbrands et de Tchizov.

La plupart des damistes qui aspirent à devenir aussi forts que les super GMI mettent souvent la charrue devant le boeuf. Il faut lire et étudier le jeu de Sijbrands et celui de Tchizov, avant de consulter les parties des autres champions et la littérature thématique. Il est impossible de devenir très fort si l'on ne s'est pas imprégné d'abord du jeu de dames des deux plus plus grands damistes de l'histoire.

Par SouleymaneK – le 22/12/12 à 20h01

Bonjour Bikindou,


Tu dis ceci : " Je le redis : un damiste qui connaît les bases techniques du jeu de dames, qui a été bien intié aux structures fondamentales du jeu de dames, peut se contenter d'étudier à fond toutes les parties de Sijbrands et toutes les parties de Tchizov pour devenir rapidement extrêmement fort.

Le jeu de dames, c'est la recherche de la centralité positionnelle. Sijbrands et Tchizov sont, dans l'ordre du mérite, les maîtres incontestés de la centralité positionnelle. "



Pour vous raconter mon experience personnelle j' ai moi meme applique cette methode : en 2001, dit Valneris, je ne jouais que pour les combinaisons avec des positions pourries comme aurait dit Nicolas. Mais ils ( lui Nicolas et Maxime Kouame ) m' ont donne les livres qui contiennent les bases techniques du Jeu de dames : Boussole de la strategie et Kouperman ( deux livres de Kouperman)...J' ai lu et annote le premier diagramme jusqu' au dernier diagramme et pour chaque diagramme trois fois...avec des questions personnelles que je pose pour analyser a mon tour le diagramme. Je l' ai fait pour les 4 ou livres de base : Katz, Kouperman, Buzhinsky et Sjaus, Shashki Labiraintais, Letsjinsky... J' ai alors compris les principes strategiques du jeu de position.

Deuxieme revolution : j' ai laisse la Centralite position positionnelle pour apprendre la Strategie d' encerclement avec les parties de Schwarzman....Troisieme revolution : je suis revenu au jeu d' attaque haut niveau, avec une attaque qui ne contienne aucune faiblesse, une attaque qu' un encercleur ne comme Schwarzman ne peut encercler. Resultats : Baljakine au bord de la defaite : grace a la centralite positionnelle. Valneris au bord de la defaite : grace a la centralite positionnelle. Meme chose pour ma partie contre Cordier a Hellemmes 2003. Mais comme dit Nicolas, cela va etre une seule fois ! La prochaine ils eviteront de te donner une telle attaque centrale. Eh oui il a eu raison.

Premier diagramme Mars 2003 S.Keita-Baljakine :



Trait aux noirs


Deuxieme diagramme Mars 2003 : S.Keita-Valneris :

Trait aux blancs


Troisieme diagramme Aout 2003 : A.Cordier-S.Keita :


Trait aux noirs




Ce que j' ai decrit plus haut est la premiere partie du vaste travail a faire pour saisir ce que tu appelles la Centralite Positionnelle. Pour moi il y a une relation dialectique, comme disent les Philosophes, entre la Strategie d' attaque et la strategie adverser d' encerclement. Pour mieux comprendre le Jeu d' attaque il faut comprendre ce que l' adversaire qui cherche a contenir mon attaque me veut, ce qu' il a comme plan de jeu, quelles sont les cases strategiques qu' il doit controler dans la concretisation de sa strategie. Comment contrecarrer son plan de jeu ?

C' est pourquoi quand tu dis que :

" Les parties des autres champions présentent aussi un intérêt mais un intérêt inférieur à celles de Sijbrands et de Tchizov. "

Tu as a la fois raison et tort. Tu as tort, car je pense qu' on ne peut resumer l' histoire du jeu de dames par ces deux noms. Le gros inconvenient d' une telle demarche c' est que Sijbrands et Tsjizjow ont a peu pres le meme style. A une nuance pres : Sijbrands joue le marchand de bois, Tsjizjow non. Sijbrands encercle, Tsjizjow, tres peu. Au bout du bout les deux ont a peu pres le meme style et sont d' ailleurs consideres comme etant les deux meilleurs attaquants au monde par Baljakine lui-meme...en parlant justement de celui qui a pu les encercler : Schwarzman !?

L' interet d' etudier les parties c' est bien sur de comprendre l' encerclement et par la-meme les faiblesses d' une attaque( puisque c' est ce qui justifie un encerclement ) et donc de pouvoir affiner son jeu d' attaque et donc d' arriver a construire ce que Gerard Taille appelle recemment une Attaque Haut niveau, la seule attaque a meme de battre les Supers GMi Russes. Une attaque qui ne contienne donc aucune faiblesse, mais surtout une attaque qui sache exploiter les failles de toute strategie d' encerclement.

Mais tu as peut etre raison. Car si finalement on doit apprendre l'encerclement pour pouvoir bien attaquer, et pour revenir a une attaque haut niveau donc, a la Centralite positionnelle, c est donc cette Centralite positionnelle est la Verite du Jeu de dames. On ne recherche pas l; encerclement comme fin en soi... Et d' ailleurs pas plus qu' avant hier, Rob Clerc dans son commentaire de la partie TSjizjow-Schwarzman disait qu' il faut opter pour l Attaque...When an attack fails you can find at least draw...but when a surronding fails you ll get a terrible position....Quand une attaque fonctionne bien, a defaut de gagner on s' assure au moins la remise, parfois meme en perdant un pion...mais quand un encerclement ne reussit pas...c est la catastrophe positionnelle. Sous ce rapport-la tu as raison de recommender fortement l' etude de la Centralite positionnelle via Sijbrands et Tsjizjow. Je l' ai fait pour Tsjizjow entre 2001 et 2002...mais pas pour Sijbrands. Depuis que j' ai lu Schwarzmanie et le fameux chapitre de NTT 94-95 sur Schwarzman candidate nummer 1 et une analyse de ses fameuses parties d' encerclement...j' ai commence a avoir peur du Centre...!?


Quatrieme diagramme : Haderwijk 1993 Sijbrands-Schwarzman :

Trait aux blancs

Par SouleymaneK – le 07/07/13 à 18h57

Je me permets de faire remonter ce vieux sujet, car je suis en train de rechercher les parties perdues par Georgiev. Or de memoire, VIRNY l; avait battu dans une finale classique au WMSG a Lille en 2012. Apres plusieurs recherches, je ne suis pas parvenu a retrouver cette partie.

Dans Toernoibase 12 parties entre les deux...mais pas celle perdue par Georgiev en 5+5.

Dans Turbodambase, meme chose 12 parties mais pas celle perdue par Georgiev.

Un hollandais m' a dit que d' habitude les parties en 5+5 ne sont pas conservees. Bizarre ?

Klas Bor considere qu' il s' agit de la partie dans Toernoibase avec 3-9 comme score, alors que celle-ci n'est pas une finale classique.

Donc si quelqu' un a sauvegarde cette partie, qu' il veuille la partager ici en collant le fichier PDN. Une defaite de Georgiev, c'est vrai que je devais la conserver, surtout dans une finale classique.

PS : J AI BIEN EVIDEMMENT COMMENCER A SERIER LES PARTIES DE GEORGIEV, EN TROIS PERIODES. LE PETIT GEORGIEV = CADET ET JUNIOR, LE GEORGIEV DE LA JEUNESSE, SENIOR, DONC DE 1996 A 2002, ET APRES YAKOUTS, SA VICTOIRE SUR SCHWARZMAN, LE GRAND GEORGIEV DE 2002 A 2013 !!

Je serais Jean Marc NDJOFANG, je recruterais immediatement VADIM VIRNY, car il a souvent pris l' avantage contre GEORGIEV...dans le jeu de position. Meme en blitz. Voyez les parties jouees en 2012, Decembre, a Lille. PIM MEURS aussi a force Georgiev a perdre deux pions dans une Keller, avec une finale gagnante mais PIM a tire a cote.