FERET/DELMOTTE G. DELMOTTE aurait du gagner

Par Gérard TAILLE – le 20/08/05 à 00h00Divers

Mon opinion est que les noirs ont très bien joué leur début de partie. L'enchainement de l'aile droite des blancs créé normalement beaucoup de tensions tactiques mais les noirs ont su simplifier la position pour construire petit à petit une position stratégiquement gagnante du fait de la paralysie de l'aile droite des noirs.
Malheureusement ils ont gaché leur position à au moins 2 reprises:
Le coup 38...(11-16)?? fait à mon avis disparaître toute chance de gain.
Il fallait jouer par exemple 38...(12-18) [mais d'autres coups noirs doivent également gagner] 39.31-26* (18x27) 40.32x21 (11-16) 41.21-17 (3-8) 42.38-32 (8-12) 43.17x8 (13x2) et maintenant :
si 44.32-27 (2-7)! 45.27-22 (6-11) 46.22-18 (23x12) 47.33-28 (15-20) 48.28-23 (19x28) 49.30x19 (28-32) 50.34-30 (25x34) 51.40x29 (32-38) gagne
si 48.33-28 (2-7) 49.28-22 (7-11) gagne
Plus tard noir fait une bévue en donnant la partie après 44...(24-29)??
Je ne dirais pas comme Faust que cette partie est belle. Elle aurait pu l'être si les noirs avaient gagné !!!

Réponses (2)

Par faustek – le 20/08/05 à 19h28

FERET / DELMOTTE G., non, partie paradoxale



Si Gerard !

Cette partie est très, très, très trompeuse et cela fait partie de son charme.

Les objections soulevées rencontrent à chaque fois une réfutation surprenante. Voyons d?abord ce que dit Gerard et ensuite on remontera pour souligner d?autres beautés de cette partie.

Le premier paradoxe est que Feret se laisse plutôt enchaîner, rien ne l?y contraignait ! Et il ne tente jamais de se dégager par la suite. C?est qu?en réalité, les avantages et inconvénients de chacune des positions sont loin d?être clairs ici : lourdeur durable des blancs sur leur aile droite. mais cette lourdeur est compensée par plusieurs menaces permanentes qui pourrissent le jeu des noirs et par le fait que le groupe central noir ne peut bouger qu?à des conditions de précision inouïes, qui consomme du temps, exposent vers la fin à une explosions : on peut alors évoquer une lourdeur centrale qui dans nombre de cas recèle des faiblesses inattendues des noirs ! Le livre de Jeanneret (exercice de style) et les chroniques de Wesselink fourmillent de finesse tactiques dans le cadre des parties Weiss. Et cette partie me rappelle la partie Berçot/ Malick lors de la dernière coupe de France.

Les deux moments clefs choisis par Gerard aussi sont encore plus trompeurs !



I ) Le coup 38 des noirs ?

Voyons la position au 38e temps, le trait étant aux noirs.





Delmotte a choisi 38. . . . 11-16

Gerard préconise plutôt 12-18 mais, dans les suites, il pense que les blancs réagiront 39. 31 26

Mais les blancs n?ont aucune raison de jouer 31-26 qui ouvrirait la voie à la masse centrale des pièces noires pour le moment empêtrées dans un étrange blocus .

La réaction des blancs serait au 39e temps simplement 32. 32-27 ! Ils auraient donc joué de la même façon, tout simplement !


Cette position interdit 23-28 à cause de la très faible capacité des pièces centrales noirs à bouger librement . On voit alors les suites avantageuses (pas forcément gagnantes) pour les blancs qui pourront à terme avancer 38-32 avec les menaces qui deviennent visibles !



en réalité, dans cette position très délicate, les noirs doivent choisir de laisser la partie se débrider car le plupart des risques pèsent sur eux : rappelons que le coup 34-29 peut soit faire reculer les noirs, soit alors créer un temps de repos si on prend 15X20. Cela explique les difficultés des blancs.

II ) Le coup 44 ?. 24-29 des noirs ?

Gerard se plaint de ce que Les noirs jettent leur partie.

Mais que pourraient jouer les noirs dans cette position ?




Les blancs menacent de jouer 17-12 !

Si le pion 18 saute, les blancs joueront 34-29 et gagnent. 7-11 est donc réfuté, 25-20 aussi. Il ne reste que (en dehors du coup joué dans la partie) le pionage 7-12 avantage ou gain aux blancs selon les suites choisies !

Il reste 18-22 qui aboutit à une position peu enviable pour les blancs.






En réalité, ce sont presque toutes les situations importantes de cette partie qui sont paradoxales. On pourrait prendre d?autres moments

Prenons un exemple en remontant au 33e temps.

Voici la position et, en dépit des apparences, les blancs qui se savent dans une situation paradoxales jouent le gain grâce à leur mille et une ressources peut-être insoupçonnées.




Les blancs auraient pu jouer 33. 27-22

Les noirs se trouveraient à la peine. 33. . ..12-18 serait perdant à cause de 43-39 et de la position qui s?ensuivrait.

On s?acheminerait donc probablement après 33. . . 1-6 et 34. 36-31 vers un échange gigantesque qui dessine une remise. Mais Feret qui a des connaissances très profondes de la partie Weiss ne souhaite pas d?évolution vers la remise. Il va durcir la partie !



Au lieu de jouer 33. 27-22, il va jouer le très complexe 33.38-33 !

Les noirs réagissent par 33. . . . 11-16

Or après le coup blanc 34. 43-38, les noirs ne souhaitent pas jouer pas jouer 34. 27-21 à cause de 35. 34-29 dont les multiples hypothèses rendent la partie trop lisibles et s?acheminent presque mécaniquement vers une remise. Car les noirs aussi veulent absolument l?emporter et refuse les trop grandes simplifications !

Ils jouent donc 34. . . . 1-6 afin de resserer les mailles de ce qu?ils croeint être le filet qu?ils tiennent.


Or surprise, après l?échange, Delmotte se rend compte qu?il ne peut pas prendre en avant 36. ? 6X17 à cause de la combinaison qui se dévoile brusquement (28-22 !) .





M?

Il doit donc se résoudre à reculer.


C?est une partie à tiroir, avec des surprises sous formes de poupées russes !!! A chaque fois, qu?il pense pouvoir construire un avantage, Delmotte découvre une surprise qui lui coupe le souflle.

Je le redis, Feret connais spécialement la partie Weiss ; c?est uniquement pour cela qu?il a systématiquement dédaigné les sorties ou simplifications.

Comme il est difficile de critiquer les options de Delmotte, je crois qu?on peut le dire :
du très grand art !

Partie à voir et à revoir en prenant le livre de Jeanneret à partir de la page 56.

Par Gérard TAILLE – le 20/08/05 à 23h05

Désolé Faust mais je n'ai pas encore vu où je me suis trompé dans mon analyse et j'ai donc besoin de ton aide.
Après.38...(12-18)39.27-22 (28-23) je n'ai pas vu comme les blancs peuvent répondre
Pourquoi maintenant je pense que 44...(24-29) est une erreur ? Tout simplement parce qu'après
44...(7-12) 45.17x8 (13x2) 46.31-27 (2-8) 47.28-22 (8-13) 48.22-17 (24-29) 49.27-21 (29-23) je n'ai trouvé aucune combinaison gagnante pour les blancs
J'ai également regardé ta suggestion 34...17-21 (34-29). Comment continue-tu après 35...(25x34) 36.29x20 (15x24) 37.40x20 (21-26)