La bosse des maths ou la bosse des jeux ?

Par jlucmanguin – le 08/09/06 à 10h14Divers

Je préfère dissocier mes sujets qui sont déjà assez développés ; les très grands joueurs ont toujours montré des capacités de mémorisation étonnantes. Je n'ai jamais rencontré Tchizov (comment puis-je vivre ainsi ?), mais Ton Sijbrands m'a toujours semblé avoir une mémoire qui dépasse ce que l'on peut imaginer. Passée l'admiration, il faut chercher l'explication ; difficile de disséquer son cerveau, mais en revanche, on pourrait regarder comment celui-ci fonctionne : il suffirait à Ton de jouer une partie de dames (à l'aveugle bien sûr) tout en ayant la tête dans un tomographe à positons.
Je m'explique : le calculateur prodige Rudiger Gamm s'est prêté à l'expérience ; on a ainsi pu constater que ses exercices de mémorisation avaient "musclé" son cerveau, et qu'il tirait parti de zones affectées à la mémoire courante pour stocker des résultats de calculs, ce que nous, communs des mortels, ne faisons jamais car notre cerveau n'est pas exercé pour cela.
Alors je pose la question : Ton aurait-il exercé son cerveau, de telle sorte qu'il lui a donné une structure et un fonctionnement différent de celui d'un cerveau ordinaire ? Je suis prêt à le parier, et je pense que ce que nous apprendrons sur le fonctionnement de notre organe cérébral n'a pas fini de nous étonner.

Amitiés.

JLM

Réponses (5)

Par jlucmanguin – le 08/09/06 à 10h22

J'ai oublié d'inclur eun lien qui vous en dira plus sur Rudiger Gamm et cette histoire de cerveau :

http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2001/mag0119/sa_3421_bosse_maths.htm

Bonne lecture.

JLM

Par chdom – le 08/09/06 à 22h30

Quelques éléments de réflexions :
il est évident , mais c'est vrai pour toutes les disciplines intellectuelles , physiques , ludiques , artistiques, que les grands maîtres , les meilleurs dans leur discipline ont développé les capacités qui les rendent supérieurs aux autres.
Pourquoi ?
Ont ils dès le départ des prédispositions ou bien travaillent-ils plus que les autres ?
Les deux à la fois avec peut être d'autres facteurs.

Il est probable que dans l'exemple de Ton Sijbrands il avait les pré-qualités pour le jeu de dames. Confronté au damier, le plaisir qu'il en tirait l'a fait peut être plus rapidement progresser lui permettant de développer une vision , une connaissance très fine de la stratégie damique. Il a découvert un jour par hasard qu'il était capable de visualiser un damier . Cette aptitude s'est probablement manifesté à force de d'études.
Mais à la réflexion tout damiste est capable de " voir ". Toute étude d'une position est virtuelle.La différence ets que pour un damiste moyen cette " vision virtuelle " ne dépasse pas quelques coups alors que Ton Sijbrands est capable de jouer plusieurs parties sans mettre les yeux sur les damiers.

Autre réflexion : les qualités spécifiques développées dans une discipline ne sont pas obligatoirement transposables dans une autre discipline.
exemple : être un champion de jeu de dames ou de jeu d'échec n'est pas suffisant pour être un génie des mathématiques.
autre exemple : un génie du football n'est pas obligaoiterment un champion dans une autre discipline sportive.

Sujet très intéressant

Par Gérard TAILLE – le 08/09/06 à 22h58

Bonjour,

    En ce qui concerne la "vision" d'un damier je crois qu'il faut tout de même des prédispositions. Je suis absolument incapable de voir un damier et ce n'est pas la faute d'avoir essayé à maintes reprises. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai étdudié une position de fin de partie, d'avoir plus tard une nouvelle idée et d'être absolument incapable de visualiser la position que je connais pourtant par coeur.
    Par contre cela va incomparablement mieux si j'ai un damier vide devant les yeux !
    J'ai déjà réussi à jouer une partie d'Echecs en aveugle mais avec un échiquier vide devant les yeux. Sans cet échiquier vide je ne vois plus rien du tout.

      Amitiés
      Gérard

      Par JackyBruiant – le 09/09/06 à 08h06

      Bonjour,
      Gérard tu parviens à visuliser une position devant un l'échiquier ou un damier nu, cela indique j'imagine une difficule au détachement lié à la présence du matériel. Faut-il en déduire que L'influence et nos doutes vis à vis des autres suites atténues nos capacités de mémorisation?
      D'un point vue de mémorisation le fait de vouloir visualiser l'ensemble d'un damier n'est -il pas plus difficle que celui de vouloir visualiser une portion? De sorte que jouer à l'aveugle implique la volonté de mémoriser des secteurs et l'on fait évoluer une zone pour envisager la suite ?.
      L'aptitude doit être présent en chacun de nous avec des prédispositions différentes => Au boulot!!!

      Par jlucmanguin – le 11/09/06 à 11h05

      En ce qui concerne la mémoire, il est certain que les choses fixés le sont d'autant plus fortement qu'elles s'accompagnent d'une émotion au moment de leur présentation. Il y a des scènes que l'on retient toute la vie, et peut-être que certaines décharges d'adrénaline ont aidé les champions encore jeunes à devenir ce qu'ils sont. Mais je partage l'idée de Dominique selon laquelle nous ne sommes plus égaux dès que nous avons passé l'âge de la maternelle ; à quoi Sijbrands a-t-il joué quand il était tout petit ? Mystère... Mais il est clair aussi que le travail et l'entretien de ces dispositions sont aussi importantes.
      Dernier point : la fixation en mémoire est aussi meilleure quand elle s'accompagne du geste ; autrement dit, on mémorise beaucoup mieux les parties dans lesquelles on a bougé soi-même les pions que celles dont on a suivi le déroulement attentif. Autrement dit, quand on joue, on fixe sa partie grâce à l'émotion (même les plus impassibles ressentent quelque chose, sinon ils ne se mettraient pas devant un damier) et grâce au geste.
      Reste le problème des parties à l'aveugle : comment mémoriser ? Je ne crois pas aux "secteurs" ; j'ai fait des tentatives par le passé, j'ai pu aller jusqu'à dix ou douze temps, mais j'ai toujours gardé le damier entier en mémoire, sinon, il y a risque de surprise...
      Amitiés.
      JLM