SILENCE.ON COULE.ADIEU.

Par Jacques CERON – le 03/12/22 à 10h24Informations

Avec le concours de M.SABATER et A.Tavernier.
Les lecteurs qui prendront connaissance de ces petits écrits s’interrogeront, quelle identité se cache derrière ce « on ». Levons l’énigme et mettons fin au suspense. Ce « on » cache l’Amicale des Problémistes Français (A.P.F) -Ne pas confondre avec L’A.F. P dévolue à d’autres missions. L’Amicale créée en octobre 1989, association déclarée avait pour objets essentiels le développement et la promotion de la composition au jeu de dames, l’organisation de concours nationaux et internationaux, la sauvegarde des œuvres et de la mémoire de tous ceux qui par leurs travaux ont enrichi le patrimoine « problémistique ». Force est constater que si sur le point concours, le résultat est satisfaisant, les autres points quant à eux sont demeurés dans une grande discrétion. D’autre part, en parodiant le « pauvre Rutebeuf » qui s’inquiétait du sort de ses amis, nous dirons avec lui « que sont les compositeurs devenus, pour grand nombre d’entre eux, la mort, hélas, les a ôtés ». « Sic abierunt gloria » -les mânes des « oubliés » voudront bien nous pardonner -M.Nicolas, G.Avid, R.Fourgous, E.Repetto, G.Post, H.Cordier, N.Riso, Dalman frères, Mélinon frères, F.Perez, M.Dumond, R.Camus, M.Puertolas, J.Gamen, M.Lecmte, J.Debuiche, M.Couplet, Calzona frères, C.Antoni, E.Chareyre, R.Bauer,M.Avenel,R.Ortigé,P.Varanceau et dernièrement P.Garlopeau et A.Vermeulen. Nous ne saurions oublier la « diaspora havraise » Tinel, Depardé, Castel, Guillé, Leczkowski Nous pourrions ajouter beaucoup de noms à cette liste, si nous ne craignions de lasser. A-t-on des nouvelles des Mâitres Artigala, Faugier,Dumas. Son-ils toujours parmi nous. Nous le souhaitons de tout cœur. D’autres part au cours cette période sont apparus de réels talents tels que J.P.Torres, C.Romon, S.Rezel, J.Garaccio. Que ceux que nous omettons nous excusent. Semblables à des étoiles, ils ont brillé au firmament quelques années, puis se sont éteints, comme des astres situés près d’un trou noir et absorbés par lui et l’on sait que d’un trou noir rien ne s ‘échappe même la lumière. Les contraintes de l’existence ont leur pesanteur et il difficile de s’en aliéner. Quelle est la situation de la composition française aujourd’hui ? Ecrivons le sans ergoter : très critique, elle est entrée dans un coma qui sans réaction sera vite dépassé. Sur qui peut-elle se reposer ? Sur quelques « vieux grognards de la Grande Armée » dont nous tenons à saluer les noms M.Sabater, A.Tavernier, auxquels in nous plait de joindre ceux de J.C.Patry et N.Doubovy. Ouvrons ici une parenthèse. Il nous plait de signaler le retour de notre ami L.Lebourg, bien connu des anciens lecteurs de la chronique havraise de J.Guillé, de l’Effort, du Jeu de Dames, du Monde Damiste, etc, qui pris par ses activités professionnelles avait dû abandonner le métier, la retraite ayant sonné ,il vient de le reprendre. Sans être expert en comptabilité, on notera que le bilan est plus que négatif. Le dépôt de bilan est dans l’ordre des choses. Que faire dans de telles conditions ? La solution la plus simple consisterait à dissoudre l’association. Ainsi après plus de trois décennies, la structure disparait dans l’indifférence la plus absolue ! Nous avons tenu, avec M.Sabater et A.Tavernier à tenir informé ceux qui ont pour la composition quelques considérations. Nous savons que beaucoup de joueurs de parties regardent les compositeurs comme de doux farfelus, poètes fantasques, présentant à la résolution des positions plus ou moins alambiquées, tourmentées, abracadabrantes, pratiquant un art « dégénéré ». Hors d’une position ressortant de la pratique de la partie, pour eux point de salut. Rappelons que pour faire partie de l’Association, il n’est pas nécessaire d’être Maître, de pratiquer l’art, il est suffisant de l’aimer et de le comprendre. Tous ceux qui s’intéressent à cette branche peuvent adhérer et ce gratuitement Il suffit de se manifester auprès d’un des noms précités. Que demande-t-on en échange un peu d’aide lors de l’organisation de concours et surtout de s’efforcer de recruter de nouveaux adeptes en expliquant ce qu’est réellement la composition. La communauté du Jeu de Dames laissera-t-elle disparaitre une entité qui en dépit de ses faiblesses et de ses imperfections avait su se montrer utile ou au contraire trouvera-t-elle en son sein les ressources, les volontés nécessaires qui permettront de poursuivre l’ouvrage. En deux mots, résignation ou action. Faisons nôtre cette citation de Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ». Tout est dit, rien à ajouter, rien à retrancher. « Alors "Adishatz » ou Adieu. ?

Réponses (9)

Par OB – le 04/12/22 à 21h46

Le problémisme est une très belle discipline d'exercice de l'imagination et de création cérébrale.
La pérennité de votre activité dépend du plaisir que les damistes trouveront à s'intéresser à la composition.
Il faut donc faire connaître l'art et le partager, peut-être aussi, en partie, par l'entremise de ce forum en publiant vos problèmes ; mais aussi vous faire connaître dans le milieu des joueurs. Jadis, la fédé s'occupait de promouvoir le problémisme. Faut-il y revenir ? Bonne continuation.

Par Philippe Jeanneret – le 05/12/22 à 18h55

La revue "Le jeu de dames" a soutenu dès le début le problémisme par une chronique régulière du GMI Alain Tavernier qui explique le problémisme et ses enjeux. Il est triste de voir qu'une structure qui accueille de si grands compositeurs disparaisse. La revue "Le jeu de dames" continuera à être l'écho des activités liées au problémisme que ce soit en 100, 64 ou 144 cases. Le problémisme est une activité riche et exigeante. Elle demande beaucoup aux créateurs et à ceux qui bénévolement partagent leur passion.
La fin de cette association est une bien mauvaise nouvelle. Le jeu de dames est un tout et là, il a une patte en moins.
...triste

Par OB – le 05/12/22 à 20h24

J'ajouterais...
L'heure est peut-être venu à songer à rechercher un nouvel horizon, plus large, plus ouvert, plus complexe, et plus ouvert à l'exploration.
Passer du 100 cases au 144 offrait aux adeptes de la composition de problèmes, des perspectives de prospection thématiques élargies.
Mais pour permettre l'aboutissement de cette évolution, il faudrait déjà que l'on fasse avec plus d'énergie, la promotion du jeu sur 144 cases.
Une ouverture dans le dessein de la découverte de l'inconnu et la recherche de nouveaux thèmes combinatoires...

Par Philippe Jeanneret – le 05/12/22 à 22h31

La promotion du problémisme en 144 peut passer par la proposition d'Arnaud Cordier de modifier la notation 144, clairement incompréhensible pour qui pratique le 100 et la notation Manoury 100 cases. Avec la base duodécimale base 12, on retrouve tous les avantages et la clarté d'une notation Manoury étendue et compréhensible. Elle a d'ailleurs été remarquée sur le forum de la FMJD.
Quant à la promotion du problémisme en 100, elle passe déjà par le respect que l'on doit aux créations de toute sorte, même celle jugée farfelue et inutile. Je pense (parce que je ne suis pas un spécialiste et parce que c'est facile pour moi, c'est un voisin) en particulier au travail colossal accompli par Lucien Lebourg. C'est cette passion dévorante pour tout type de compostion qui lui a permis d'être remarqué par les plus grands.
On peut ne pas être sensible à ces créations étranges certes mais quel travail. Franchement....respect !
Et puis farfelue... A-t-on jamais vu en pratique une combinaison se terminant par un enfermé du type de celui du diagramme. Non...mais quel plaisir de les dérouler et de montrer que le jeu de dames est pluriel. Et encore une fois, quel boulot pour rendre esthétique de telles compositions. Il n'y a pas que la compétition...

Par Philippe Jeanneret – le 06/12/22 à 07h58

Avec le diagramme, c'est mieux. (Composition de René Fourgous - De Problemist avril 1989)
Trait aux noirs


Trait aux blancs

Par OB – le 07/12/22 à 22h54

Au 18e siècle,19e siècle et jusqu'à l'après dernière grande guerre meurtrière du 20e siècle, la promotion du jeu de dames s'opérait par la publication de problèmes à solutionner dans les journaux. Combien reste-il aujourd'hui de chroniqueurs ? Très peu, et trop peu pour attirer et intéresser de nouveaux adeptes de la composition.
On le sait bien , le joueur, lui, s'intéressera par prédilection aux coups pratiques qu'il pourra tenter de placer en partie.
Alors que faire pour opposer au déclin du problémisme en France, si ce n'est, prendre en compte qu'il faudra transmettre le virus à de nouveaux amateurs de la fantaisie damiste dans le jusqu'au boutisme des possibilités réglementaires et régulières.
La promotion passe par une communication soutenue et largement diffusée, c'est à dire une communication qui ne s'adresse principalement pas aux amateurs déjà connus.

Par Olivier – le 08/12/22 à 16h41

La notation MANOURY existe ou existait bien pour le jeu canadien à 144 cases.
Il suffit de consulter les livres d'Henri TRANQUILLE ou GERARD LEFEBVRE.( miniatures, fins de parties )

Par Philippe Jeanneret – le 08/12/22 à 19h08

Olivier, bonjour
Oui, elle existe mais elle est très difficile à lire.
Je suggères que tu regardes le numéro 11 de la revue "Le jeu de dames". L'idée d'Arnaud Cordier est excellente et permet de dérouler bien plus facilement les solutions aux problèmes en 144. Elle permet aux débutants de ne pas avoir à manier deux notations voisines mais encore une fois très difficile à appréhender en 144. Ce n'est pas parce que quelque chose existe depuis des lustres qu'on n'est pas autorisé à proposer des "réformes". Le but n'est pas de détruire mais bien de construire.
Je suis curieux d'avoir les avis des problémistes mais aussi des solutionnistes ou simplement amateur de 144.

Par Jacques CERON – le 09/12/22 à 16h56

Avec le concours de M.Sabater & Alain Tavernier.
ALÉA JACTA EST.
Le S.O.S lancé par le vieux bâtiment A.P.F en perdition n'a pas recueilli les secours sollicités et espérés, loin s'en faut. En tout et pour tout, nous avons décompté 4 interventions ceux de O.B & P.J ainsi que 2 adressés directement à J.C. Au vu de ces conditions, l’équipage avant de quitter le navire miné par de nombreuses voies d'eau et aux fins de ne pas le laisser agoniser a préféré procéder à son sabordage. EXIT donc L'AMICALE. L'association est dissoute et les avoirs conformément aux statuts seront intégrés au budget de la F.F.J.D. A charge pour cette dernière de réserver ces fonds à la dotation de futurs concours.(Hum!hum!)
Nous sommes parfaitement conscients de l'aide qu'apporte la revue en matière de "problèmisme". Et nous tenons ici à la remercier. Mais si la publication de la belle chronique rédigée de main de Maître par A.Tavernier est plus que bienvenue , indispensable, nécessaire; Elles malheureusement insuffisante.Nous ne saurions tenir pour responsables de la situation dans laquelle se trouve la composition française; la revue et ses collaborateurs, loin de là. Les maux sont lointains. Comme déjà écrit les auteurs disparus n'ont jamais trouvé de successeurs. Le rédacteur de la page problèmes ne peut aujourd'hui s'appuyer que sur 2 ou 3 compositeurs français. Obligation lui, est faite pour compléter ses travaux de compter sur des "aides étrangères". Comme le souligne avec une grande pertinence O.B, le fait que de nos jours, plus aucun quotidiens, plus aucune revue, ne publie de chronique, n'est pas fait pour remédier à ce marasme. Où sont les temps heureux où ces rubriques faisaient florès. Il n'y avait alors aucune publication qui n'ait sa page loisirs et récréations.Le Jeu de Dames y figurait toujours en excellente position. Quant est-il aujourd’hui, c'est le vide intersidéral. Il vrai que pour un journal, il est plus lucratif de réserver la place que pourrait occuper un diagramme à de la publicité. Comme les militaires se recrutent parmi les civils, nous pensons quant à nous que le futurs adeptes ne peuvent provenir en grande partie que du rang des joueurs. Encore faudrait-il qu'aux yeux de ces derniers la composition ne subisse pas un ostracisme démesuré, injuste voire néfaste. La "parole" n'est pas qu'à une élite , elle concerne toute la communauté "damique"..Encore faut-il vouloir. C'est un challenge à relever.Qui franchira le Rubicon et osera se lancer.?
Salut et fraternité.
M.S-A.T-J.C.