Jeu de dames à l'école. Qu'est-ce qui marche chez vous ?

Par Philippe Jeanneret – le 09/01/21 à 16h23Aide/Recherche

Bonjour à tous
Des écoles se sont manifestés pour réaliser des ateliers jeu de dames.
La FFJD a pour ligne de mire, dans un proche avenir, de créer le premier championnat de France des écoles.
Online pour commencer pour sa facilité.
Mais les instituteurs sont demandeurs de formation de qualité, en relation avec leur programme d'enseignement.
Certes, il existe des fiches à destination des écoles réalisées par différents clubs ou acteur du jeu.
Mais je voudrais recenser ce qui pour vous, initiateur dans les écoles, a le plus marché.
À quoi les élèves sont-ils le plus sensibles ? Quel type d'exercices provoque le plus d'interaction ?
Quelle est selon vous la démarche qui a le plus fonctionné ?
Je ne cherche pas de conseil théorique, mais des expériences vécues sur le terrain.
Merci à tous ceux qui ont une expérience de la formation de donner leur retour sur expérience. Leurs difficultés comme leurs réussites. Merci de contribuer à enrichir cette réflexion collective.
Philippe Jeanneret
Vice Président chargé de la Com et promotion du jeu.

Réponses (7)

Par OB – le 09/01/21 à 19h22

Bonjour,

Vous trouverez beaucoup de réponses dans une ancienne revue spécialisée sur le Jeu de dames à l'école qui à été publiée de janvier 1979 à juin 1984, et qui traite précisément de l'apprentissage du jeu de dames dans les écoles. Il s'agit de "l'écho de Beaulieu" de Monsieur Georges Lagière. On y parle de la méthode utilisée, de la manière d'introduire le jeu de dames en classe et comment faire naître chez l'enfant le désir d'aller plus loin. Cette revue est à ma connaissance l'œuvre la plus complète se rapportant à l'une des toutes premières expériences d'introduction en continu du jeu en milieu scolaire.

Un témoignage de Monsieur André Dussin rapporté dans le n°3 résume l'esprit des chroniques de cette revue qui contient 48 numéros :
"Le jeu de dames à l'école a-t'il sa place ? Ce n'est pas une simple distraction. C'est un remarquable exercice intellectuel, avec toutes sortes de combinaisons d'une profondeur et d'une complexité sans égale. C'est une saine distraction apportant à l'enfant l'entrainement de la mémoire, la réflexion, l'étude des coups et de leurs variantes, toutes choses indispensables à la poursuite des études scolaires. C'est un jeu qui fixe l'attention, qui vous oblige à vous concentrer, à réfléchir longuement, à avoir clairvoyance, adresse, raisonnement, en un mot, c'est un jeu de l'esprit et, c'est tout dire."

Cette revue a été diffusée à un petit tirage. Peut-être en trouverez-vous un exemplaire en recherchant dans les archives de la Fédération.

Par Olivier – le 10/01/21 à 11h27

Bonjour
Philippe
Tu trouveras ABC DAMES sur le site de la Ligue RHONE ALPES.
Robert RANDONNET de la Corporation des moniteurs de jeu de dames en a assuré la conception.

Par jacky – le 10/01/21 à 12h30

Bonjour Philippe ,
Je vais tenter de te répondre sous l'angle qui t'intéresse, à savoir un retour d'expérience et donc de vécu.

Travailler au sein de l'école n'est pas la même chose si l'on parle du primaire ou du secondaire, et ce n'est pas la même chose si l'on y travaille dans le cadre d'un projet de classe ou si l'on y travaille dans le cadre périscolaire (au moment de la pose des élèves entre midi et 14h et entre 17h et18H30).

Dans le premier cas, ce que l'on attend de l'intervenant, que ce soit en primaire ou en secondaire, c'est de coller le plus possible au modèle scolaire, cours magistral, préalablement défini avec l'instit ou le prof, avec nécessité de capter l'attention d'une classe entière. Si cela est enrichissant pour l'intervenant, il n'en est pas de même pour les élèves, et pour ma part ce type d'expérience n'a abouti à pas grand-chose de positif.

La deuxième situation, celle où les cours sont libres, et où il appartient à l'animateur de structurer son atelier est de loin la situation la plus porteuse.

L'enjeu est de fédérer un groupe en le rendant vivant et dynamique, pour cela le maitre mot est de s'amuser. Il faut éviter dans un premier temps les cours théoriques, scolaires, doctrinaux et mettre en place des parties libres qui vont être les jalons aux prémices de l'apprentissage. A travers ces parties libres, il est plus naturel d'introduire la nécessité de la prise obligatoire, ou la règle du pion touché pion joué par ex, l'élève assimile ces données sans même s'en rendre compte.

Une fois la dynamique enclenchée, un groupe disons de 30 jeunes se scindera en trois sous-groupes assez distincts : un noyau dur qui assez vite va vouloir apprendre de façon plus scolaire, un groupe qui voudra continuer à jouer de façon libre sans accepter trop de contraintes (mais quelques-unes) et un troisième groupe qui sera là pour tout un tas de raisons mais aucunes ne concerneront le jeu de dames. Il faut composer avec ces trois dynamiques, c'est cela qui rend l'atelier attractif.

Une fois cela établi, ce qui marche bien c'est de varier les approches, faire un peu de travail de combinaisons avec un damier mural aimanté, et ou un ordinateur et projo, puis passer à trouver des combinaisons en consultant un ouvrage (pour les débutants le livret du damier de Montrouge est excellent) au départ sans faire mettre la position finale avant d'exécuter la combinaison, puis plus tard en demandant de mettre sur un diagramme la position finale puis faire la combinaison pour vérifier. Quand un petit niveau apparait il faut faire beaucoup de simultanées, les élèves adorent cela et l'envie de battre le prof est un ressort qu'il faut exploiter. Un des enjeux que j'ajoute, c'est de récompenser celui qui arrive à faire une dame gagnante (se méfier de la triche). Une autre façon de procéder est de dire à l'élève "là j'ai un coup de dames en deux temps, si quand je reviens tu l'as vu tu as le droit de jouer autre chose ".( ça lui fait bien travailler sa vision) Puis quand le niveau est plus haut, annoncer que deux pièces perdues sans avantage positionnel c'est partie perdue, ça c'est bien pour les motiver et leur faire travailler leur concentration.
Trouver des variantes du jeu, par ex les faire jouer 4 pions contre une dame, ou 10 pions contre 5 dames.

Une chose importante bien sûr, les compétitions, surtout celles en dehors de l'école, compétitions amicales, puis officielles.
Un dernier paramètre important est le suivi, si vous pouvez suivre un jeune de l'âge de 7ans jusqu'au sorti du collège vers 14 ans, vous aurez mis une empreinte forte sur l'enfant.

Si donc je résume :

a) le plaisir, l'envie, l'amusement

b) comprendre et structurer la dynamique du groupe

c) amener les élèves d'un apprentissage informel vers un apprentissage structuré, en variant les approches

e) sortir l'enfant du milieu scolaire vers l'extérieur, clubs, rencontres locales, nationales, internationales

f) et le suivi.

J'espère avoir répondu même partiellement

Par Philippe Jeanneret – le 10/01/21 à 16h11

Merci Jacky pour cette réponse
Je recherche en effet un retour d'expérience auprès des formateurs ayant effectivement réalisé avec le soutien ou pas des instituteurs, des ateliers jeu de dames et cela dans un proche passé ou actuellement.
Ce dernier point est important car les textes officiels changent et nous devons avoir un discours en phase avec l'éducation nationale.
Quant à la méthode d'aprentissage, de la même façon il faut s'appuyer sur des documents ou des méthodes qui font leurs preuves.
Nous devons former les instituteurs désireux de se lancer dans cette activité et il y en a.
Ils attendent un support solide et une aide. J'en éprouve actuellement l'expérience avec quelques instituteurs.
Bientôt nous proposerons une formation mais il nous faut recenser les manuels facilement modifiables (.doc ou .odt ou .ppt ou ....) mais en évitant les pdf qui demandent trop de travail de remise en forme et de mise en conformité avec les exigences actuelles.

La théorie est toujours intéressante mais c'est de pratique que nous avons besoin. De rassembler toutes les expériences qui marchent.
Pour en faire une synthèse et proposer une formation de qualité incluant :
- une référence aux textes officiels de l'éducation nationale, en particulier les rapports concernant l'apport des jeux à l'école (Jeux intelligents, rapport Villani, etc.)
- une démarche pédagogique active s'appuyant sur les réussites (et les échecs aussi !!). en particulier s'appuyer (entre autres) sur la pratique néerlandaise, sur les ouvrages cités précédemment (testés et validés par leurs réussite). La KNDB depuis très longtemps a su établir avec les écoles cette démarche formatrice pour les enseignants et les élèves.
Les écoles sont demandeuses.

À tous ceux qui interviennent dans les écoles, merci de vous signaler pour partager les pratiques et rendre dans le futur notre démarche cohérente par l'établissement d'une démarche de qualité.
Philippe Jeanneret
Vice Président chargé de la Com et de la promotion du jeu

Par Philippe Jeanneret – le 10/01/21 à 18h15

Merci à OB et Olivier pour vos réponses. J'ai noté les références mais pas évident de retrouver cette revue (OB) et peut être est-elle trop "datée" même si il y a certainement bon à prendre dedans.

Par OB – le 10/01/21 à 21h39

Philippe,
Je ne sais pas dire si la méthode d'enseignement utilisée il y 40 ans pourrait toujours s'appliquer ou pas de nos jours. Il y avait à l'époque ceux qui prônaient l'exercice de la partie, et ceux qui travaillaient plutôt sur le problème.
Les enseignants avaient choisi de mettre en avant la recherche de solutions de problèmes pour l'autonomie, complété par des cours collectifs effectués à partir d'un damier magnétique mural. Un système de récompenses permettait d'entretenir la motivation et l'esprit de compétition. C'est à cette époque et dans cet établissement, qu'a été organisé le premier chpt de France Cadet et Junior réunissant des jeunes dans une compétition officielle.

Par pouffary – le 11/01/21 à 21h14

Bonsoir à tous.
dans le cadre du TAP(temp activité périscolaire) le damier Montois c'est engagé depuis 5 ans dans plusieurs écoles primaires de Mont de marsan allant du Ce1 au cm2 pendant 6ou 7 semaines ,chez les plus jeunes je constate que le jeu de dames les intéressent très peu .Par contre les plus grand ,c'est plus valorisant ,ils s'intéressent davantage j'organise un tournoi sur les 6 ou 7 semaines avec récompense ,je les intéressent aussi avec des petits problèmes une fiche avec 6 diagrammes que je leur remet après chaque cours on commence par le coup direct et on termine en fin de trimestre par le coup de fusil, coup de la bombe et le coup royal pour les plus doués j'ai remarqués des enfants très chercheurs et qui en redemande .Voilà ce que le damier Montois fait,
Bonne soirée à tous.