CDM 2017 : non aux parties arrangées!

Par Adelin B. – le 15/10/17 à 00h19Informations

Le championnat de France 2017 se termina, lors de la dernière ronde, par une note malheureuse avec une partie douteuse dont le résultat se révéla décisive pour la détermination du vainqueur final de l'épreuve. C'est que dans une compétition de jeu de dames, un concurrent peut, selon ses affinités et relations, préférer que le vainqueur soit telle personne.

La transparence totale n'est donc pas toujours observée dans des compétitions de jeu dames. Ainsi, il y a bientôt un quart de siècle, lors d'une édition du tournoi international de Paris, je fus témoin d'une partie arrangée entre un joueur néerlandais - qui est actuellement GMI mais qui joue à un niveau inférieur à celui de nos meilleurs damistes - et un GMI qui est un champion du monde (ces deux joueurs ont pris part au championnat du monde qui se dispute actuellement, le premier cité n'ayant pu se qualifier pour la phase finale, comme on pouvait s'y attendre). Alors que la partie ne devait plus donner de vainqueur ni de vaincu, les deux protagonistes - qui surent que je comprenais l'anglais - attendirent que je me déplace au sein de la salle de jeu, pour décider du résultat de leur partie. A mon retour au niveau où leur table de jeu avait été placée, je constatai avec surprise que le GMI avait gagné. Je demandai à celui-ci comment il avait procédé pour enlever une partie que son adversaire ne pouvait plus perdre techniquement. Croyant que j'étais un con, il m'expliqua que son adversaire avait commis un "mistake".

Si j'ai jugé important d'alerter sur le risque de partie arrangée, c'est que le championnat du monde qui se dispute sous nos yeux à Tallin n'est pas transparent totalement. Dans la phase éliminatoire, trois parties sont apparues bizarres : les victoires de Tchizov, de Georgiev et de Kouogueu respectivement face à Milchin, face à Trofimov et face à Ndjofang.

Dans la phase finale, le titre se disputera entre Valneris et Schwarzman qui, dans la dernière ronde, affronteront respectivement Ivanov et Ijzendoorn.

Ijzendoorn a été l'un des nombreux élèves de Schwarzman qui, comme chacun le sait, publie en anglais de nombreuses études approfondies de jeu dames qu'il distribue par ses propres moyens, d'une part, et prend régulièrement en charge technique de nombreux Néerlandais lors de ses passages aux Pays-Bas, d'autre part. Je mets donc en garde Ijzendoorn contre une tentation de ne pas jouer sérieusement face à Schwarzman dans la partie si décisive pour l'attribution du titre mondial de 2017, qui les opposera dans la dernière ronde. Unanimement considéré comme le damiste le plus doué et devenu plus sûr encore techniquement suite à une remise en cause après ses défaites face à Ndjofang, Schwarzman n'a certes pas besoin de circonstances extérieures à la manifestation de son talent pour triompher d'un adversaire. Mais on ne peut contester qu'un moindre engagement de la part d'un adversaire ne pourrait que lui faciliter les choses à cet égard. Meilleur damiste mondial au sein de sa génération, plus talentueux que Boomstra, Shaibakov et Groenendijk et appelé à devenir un jour prochain champion du monde, Izjendoorn a dévoilé de rares et étonnantes ressources morales dans la phase finale de ce championnat en proposant des parties hautement élaborées, même après ses deux défaites successives subies lors des deux premières rondes. Pour la valeur et l'intérêt du championnat, il est souhaitable que le jeune GMI néerlandais soit animé face à Schwarzman de la même ambition de victoire que face à chacun de ses adversaires lors de chacune des 10 rondes précédentes. Une telle attitude rehausserait une victoire finale probable de Schwarzman.

Ivanov, l'adversaire de Valneris dans la dernière ronde du championnat, doit également jouer avec ardeur et engagement, même si on peut comprendre que son échec - illustré par les deux défaites par lui essuyées - le pousse à une forme de résignation face au champion du monde letton..

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