Nantes-Tours / Sens-Troyes

Par faustek – le 02/05/10 à 18h58Coupe de France

Salut tous,


On attendait une qualification de Nantes-Tours dans cette rencontre, sans grande certitude toutefois. C'est que Sens-Troyes présentait un effectif amplement capable créer une surprise.

Il n'y aura pas eu de surprise; si l'on s'en tient au score (3 vitoires et une remise), on a également l'impression que ce fut aisé sur les damiers. Rien de tel en réalité (sauf dans la partie Huguin/Praud).

Voici un petit panorama des 4 parties dans lequel j'essaye de tenir compte des exigences de modération de Pierre Monnet ! Il faut dire un mot des quatre parties en raison d'aspects stratégiques que je pense très instructifs dans chacune (sauf dans la partie Huguin/ Praud)

L'ordre retenu est celui du site de Dammeur (j'en profite pour le remercier)auquel je renvoie pour le détail des positions.

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1°) Cyrille PILLENIERE/ Romuald TAILLEPIERRE (2/0)



Sur le damier, quand on déroule la partie, on préfère le jeu des noirs à partir du 36e temps, sans qu'il y ait quoi que ce soit de décisif ou même d'important. Mais les blancs ont reculé sans nécessité, sans contre-jeu et en dégradant un peu leur position qui donne trop de force au pion 24 noir.

A partir du 42e temps, alors que les noirs bénéficient d'un léger avantage grâce à l'opposition du pion 24, ils éprouvent du mal à donner encore plus de valeur à cette opposition, la souplesse de la partie offrant une douzaine de choix les embrouille !

Trait aux noirs



La partie devient spécialement intéressante à compter du 47e temps : les noirs jouent une Ghestem dont il est difficile de dire si c'est un choix volontaire. La réplique des blancs par 36-31 est forcée.


47. ..... 23-29
48. 36-31


Et on se retrouve avec une position blanche très difficile, en apparence.

Trait aux noirs


48. ..... 17-22 ?

Pour augmenter l'avantage, il aurait fallu jouer 17-21 pour obliger les blancs à reculer. Le coup fort en apparence 18-23 (suivi de l'échange 23-28) peut être contré assez facilement à terme par une temporisation 26-21 !

C'est d'ailleurs l'intelilgent 26-21 que jouent les blancs au 49e temps se garantissant sans difficulté contre tout désagrément. Regardons la position inhabituelle.

Trait aux noirs


On imagine l'énervement du conducteur des noirs dans la partie face à un adversaire dont il pense qu'il a du bol ! Cet énervement conduit à une bourde qui fait perdre la parte aux noirs (je crois qu'il pensait à donner d'abord 29-34 que je ne trouve pas terrible) à un moment ou l'échange logique 18-23 conduisait mécaniquement à la remise.

Fallait accepter la remise Romuald !

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2°) Jean-Pierre LEVEQUE/ Oscar LOGNON, (0/2)

C'est une partie avec plusieurs erreurs stratégiques, de part et d'autre; c'est un peu décevant au regard de la qualité des protagonistes.

C'est Oscar qui ouvre le festival d'erreurs dans la position du diagr. ci-dessous.




Trait aux noirs



23. 18-22 ??

Que cherche Oscar par cette attaque étrange dont le seul résultat est qu'il perd la force du centre, perd 3 à quatre temps dans une partie ouverte, affaiblit dangereusement son aile gauche et risque de subir un encerclement mortel ? La question est d'autant plus nécessaire que le coup logique (19-24) donnait un avantage stratégique assez appréciable. Au minimum, il fallait temporiser (5 ou S possibilités).

On arrive à la position suivante après quelques coups, trait aux blancs qui vont purement et simplement choisir le pire !




Trait aux blancs


Tout le monde n'aimera pas la position des blancs en ce sens qu'il s'agit d'une position d'encerclement. Mais tout le monde devrait sentir que les blancs ont deux enjeux :

- contrôler la case 27 (ou la case 32 si on est frileux); ce pion, une fois installé, ne peut guère être pionné compte tenu de la présence menaçante du pion 24 qui lui-même devient inamovible;
- mettre en jeu le pion 45 pour le positionner en 34.


Il faut limiter la mobilité des pièces au centre de manière à faire que toutes les pièces arrières soient très gênes par la bousculade.

Et que joue le conducteur des blancs qui avaient souvent donné une bien meilleure impression ? Il joue le pire coup de la partie !

28. 24-20 ??

Oscar qui n'en demandait pas tant réagit par le logique 9-13X4. La suite est quasiment une exécution, d'autant que, lorsque le conducteur des blancs met enfin en jeu le pion 45, c'est pour réitérer la même erreur qu'auparavant, permettnt à Oscar de dominer complètemet cette fois avec le centre et 4 à 5 temps d'avance plus deux ou trois autres menus avantages.

Partie à voir et à revoir néanmoins pour les leçons stratégique qu'elle implique.

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3°) Philippe PARAIS/ Franck LAURENT (1/1)

La partie laplus intéressante de cette rencontre se termine par une remise. C'est une partie qui tient en halène dès le 15e temps. Il est impossible de dire si les joueurs choisissent vraiment les suites ou s'il les subissent.

Je la signale surtout pour que vous la dérouliez intégralement en essayant de prévoir quatre ou cinq temps dans les moments délicats; et il y en a plusieurs, les blancs sont souvent menacés, mais il bénéficient de contre-attaques vicieuses (ou chanceuses pour les "ennemis" de PARAIS). Les noirs auront tout le mal du monde à faire jouer les pions en rade (4 et 5 ou départ, devanant 9 et 10), jusqu'à la fin !

J'ai eu énormément de plaisir à dérouler cette partie qui se passe dans un style d'équilibriste dans le thème d'un marchand de bois aérien. La fin de partie est fine, comme un bon un plat de chef !




Trait aux blancs



Mention très bien pour les deux.

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4°) A. HUGUIN / J.-L. PRAUD (0/2)



Cette partie est orthodoxe jusqu'au 18e temps. Ensuite, par manque de conviction (je ne vois rien d'autre) quant aux chance de l'équipe de Sens/Troye d'âtre quaifiée, HUGUIN joue un peu n'importe quoi. Ce n'est pas son niveau, j'ai pu analyser avec lui à Salou et le voir jouer à Cannes il y a deux ans. Ce n'est pas son genre de mettre une 8taine de pions sur la bande.

La combi qu'exécute Praud à la fin est belle. Mais elle se trouve dégradée à cause du manque de motivation évident de HUGUIN.

Réponses

Par Franck LAURENT – le 02/05/10 à 21h07

Au 26è temps, dans la position ci-dessous, j'ai eu quelques espérances :

Trait aux blancs


Et si les Blancs jouaient le coup assez logique 48-42 ? Malheureusement, Philippe n'est pas né de la dernière pluie ; il a vu la première combinaison (simple), mais surtout la deuxième, le petit coup vicieux après 18-12 qui est en apparence fort ...

En fin de milieu de partie, Philippe me place une combinaison, qui aurait tout aussi bien pu être gagnante. pourtant, au 42è temps, je vois le thème, je me dis qu'il faut prendre cette menace au sérieux, et bien évidemment !, quelques minutes plus tard, je l'oublie, je n'y pense plus.

Ce genre "d'incident" est fréquent. On perçoit un moment donné une menace, une combinaison, une manoeuvre, et on l'oublie ensuite.