Le cas 3 dames contre 1

Par Nicolas Guibert – le 27/07/05 à 16h42Divers

Je sais bien qu'en intervenant à contre-courant, je vais m'attirer les foudres de la majorité des intervenants ici, mais je ne peux m'empêcher de réagir, surtout par réaction à la pensée unique sur le sujet.

Baliakine a continué à jouer à 3 dames contre 1, avec succès.

Schwarzman l'a fait récemment.

Je crois Scholma ou Jansen l'avait fait aussi il y a quelques années (et remporté finalement la partie lors d'un tournoi d'été).

J'ai moi-même perdu une partie sur VOG de la sorte.

Bref, il faut bien admettre que le fait de continuer à jouer à 3 dames contre 1 n'est pas si peu courant, et que le taux de réussite n'est pas si faible que cela.

Puisque le réglement le permet, ces joueurs ont tout à fait le droit de continuer, et ce droit est finalement d'autant plus justifié que la fréquence de gain est loin d'être nulle. Si l'adversaire est pris à la pendule, s'il est jeune et inexpérimenté, après tout, pourquoi pas ? La fatigue fait partie du jeu.

Et, en dehors des 3 dames contre 1, combien de fois avez-vous gagné des parties archi-nulles où plus aucun espoir n'était permis ? Des dizaines oui.

Le fait de ne pas jouer à 3 dames contre 1 est une règle de fair-play communément admise, mais cela signifie-t-il qu'elle est absolue. On peut cependant considérer qu'elle l'est lorsque le joueur le plus faible tient la grande diagonale. Dans ce cas, il n'y a qu'un seul piège possible (le crochet) et même un signe pourrait apprendre à ne pas perdre une telle position.

Ce qui est en revanche plus étonnant, c'est que l'arbitre, visiblement présent sur les lieux, n'ait pas compté le nombre de coups joués par chaque adversaire. Il semblerait que ne notant pas, les 2 adversaires ont très largement dépassé les 16 coups. Peut-être d'ailleurs en dehors de la faute arbitrale, c'est là le plus grand marque de manque de fair-play de Baliakine, qui a par ailleurs un passé d'écrivain sulfureux également.

N'oublions jamais non plus qu'un joueur n'est jamais dans son état normal lorsqu'il termine une partie. La fatigue ajoutée au stress des dernières minutes de jeu conduisent souvent à un état d'énervement sortant de l'ordinaire, et même les plus calmes peuvent sortir de leurs gonds dans ces moments-là et se comporter selon des schémas qui ne leur ressemblent pas.

Ceci n'est pas du tout une apologie du 3 dames contre 1. J'espère que vous m'avez compris.

Réponses (13)

Par – le 27/07/05 à 17h26

Pourquoi ne pas obliger les damistes à jouer une dame contre une dame puisqu'il n'est nullement interdit que l'un deux, étourdi, offre sa dame à l'adversaire?
Ce qu'essaye d'expliquer Nicolas Guibert est certainement séduisant intellectuellement. Mais il faut reconnaître que c'est du sophisme.
Nicolas Guibert a parlé de fair-play. C'est le mot autour duquel devraient s'ordonner les prises de positions relativement au comportement du type de celui de Baliakine.
Comme Baliakine adore vulgariser théoriquement le jeu de dames, qu'il lui plaise de nous commettre un livre totalement consacré à la fin de partie 3 dames contre une dame!
BIKINDOU ADELIN

Par Fabrice MAGGIORE – le 27/07/05 à 18h14

Nicolas,

Je t'ai d'autant plus compris qu'il n'y a aucune raison de s'émouvoir sur l'attitude de ces GMI qui faut-il le rappeller sont( et je crois que tu as occulté cet argument non négligeable ) avant tout des professionnels et ils n'ont cure de tous ces joueurs qui pour la plupart sont là pour prendre des vacances et pratiquer leur passion.

Ces GMI pratiquent un métier et sont rétribués en fonction de leur prestations. Et nous savons tous que le dividende de leur sueur est souvent minime par rapport à l'énergie dépensée.

Le second argument que j'avancerai est cette phase de Zeitnot qui transcende les joueurs leur procurant ainsi pour la plupart un état second ( ce que tu appelles l'anormalité, l'énervement et un état qui ne leur ressemble pas). Pourquoi crier au scandale lorsque la règle le permets?

Lorsqu'il n'y a pas nécessité de temps, je comprendrai moins bien voire pas du tout cet état d'esprit.
N'en déplaise à Mr BIKINDOU, mais il est excessif de vilipender de tels joueurs qui ont tant donné pour le jeu de dames, de la même manière prendre l'exemple d'une dame contre une est également un bas argument qui n'a rien à voir avec cette spécifité de fin de partie qui dois-je le rappeler existe à plusieurs millions d'exemplaires et comme l'a rappelé Nicolas, est parfois gagnante.

Je voulais réagir aussi sur la partie THIJSSEN- MBONGO, ou le premier a commis une imprécision au 40 ème temps en ne jouant pas 41-37, exploitée de façon remarquable par le second.
Pour autant, de la à parler d'un net avantage positionnel et matériel du second dans la phase de 5 pièces, c'est aller vite en besogne. L'interprétation de BIKINDOU pourrait engendrer des interrogations sur son objectivité dès qu'il s'agit de sujets africains. Nous sommes au 52 ème temps et rien ne permets d'affirmer un avantage positionnel certain pour l'un ou pour l'autre tout en occultant bien évidemment cette phase de ZEITNOT qui peut déboucher sur une variante bien plus mauvaise en misant vous l'avez compris sur une perte par dépassement de temps, laissant ainsi l'impression à trois pièces contre une d'un avantage net et matériel. Ce qui est foncièrement faux.

Vous imaginez la combinaison de cet état d'esprit avec un système de DELFT et vous avez tous les ingrédients d'une possible victoire aux points alors qu'il n'en est rien. C'est une vue de l'Esprit et rien d'autre.

Par Gérard TAILLE – le 30/07/05 à 12h07

Je ne connais pas le partie THIJSSEN-MBONGO. Pouvez me donner simplement la position à 5 pièces dont il est question ?

Par Fabrice MAGGIORE – le 31/07/05 à 04h24

B: 14 28 29 41 et 47
N: 4 17 27 31 et 36

Trait aux noirs après 33-29
Amicalement.
F.MAGGIORE

Par Gérard TAILLE – le 31/07/05 à 10h41

Merci de l'info.
Je n'ai pas dû tout comprendre car j'ai l'impression que les noirs font facilement nulle par 1...17-21 puis 31-37

Par Fabrice MAGGIORE – le 31/07/05 à 20h15

Figurez vous que moi non plus je n'ai pas compris, c'est bien pour cela que j'ai voulu remettre les choses à leur juste valeur.
Dire que les noirs font facilement nulle implique de facto une position bien éloignée d'une position avec un avantage net et matériel comme le laissait entendre notre ami.
F. MAGGIORE

Par Jacques PERMAL – le 27/07/05 à 18h20

Les faits :
1) Les deux joueurs étaient en phase chronométrique critique
2) BALIAKINE avait 3 pièces contre une à son adversaire
3) La notation n'a pu avoir lieu en cette phase critique
4) L'adversaire a commis une bourde et a perdu
5) L'arbitrage a validé le résultat sur le damier

Par – le 27/07/05 à 21h02

Polémiste invétéré, Monsieur Maggiore a réagi à l'article de Nicolas Guibert avec la fougue qu'on lui connaît.
Je dirai les choses suivantes, en réaction à la partie de son intervention me concernant directement.
Je signale que les GMI entre eux ne poursuivent jamais leurs parties quand il est établi qu'une victoire ne peut plus en être espérée. Dans ce cas, ils ne sont pas moins professionnels que lorsqu'ils affrontent des damistes ordinaires.
J'ai considéré la partie entre Thijssen et Mbongo au moment de la conclusion de la remise.
Je prétends être objectif dans mes commentaires. Et si vous voulez savoir, deux GMI africains me boudent depuis qu'ils ont appris que je me suis permis de les critiquer.
Etant sociétaire du Damier Parisien comme Ndonzi, j'ai le devoir de l'encourager. Même si Ndonzi est sympatique à mon égard, je n'hésite jamais à l'attaquer sur son style de jeu.
Je me considère comme un homme libre. Toutefois je reconnais vouer une admiration sans borne à tous les grands sages: Moïse, Jesus, Paul, Mahomet, Kimbangou, Matsoua, etc.
BIKINDOU ADELIN

Par Fabrice MAGGIORE – le 30/07/05 à 02h53

Pour continuer ce sujet qui n'a pas comme prévu attirer les foudres sur un soit disant comportement anti-sportif de notre GMI, je voudrais dire à notre ami que je suis tout sauf ce que vous avez écrit en début de votre réponse.
Il faut savoir accepter un débat contradictoire et penser différemment n'est pas synonyme de polémique ou de fougue. Vos jugements sont souvent pertinents mais vous ne devriez pas vous laisser aller dès que quelqu'un vous contredit. A l'avenir, vous devriez modérer votre vocabulaire et surtout n'affublez pas vos contradicteurs de mots qui vous collent peut-être mieux. Pour quelqu'un qui reconnait vouer une admiration sans borne à tous les grands sages, c'est plutôt étonnant.
Sincèrement l'expression "polémiste invétéré" et le mot "fougue" sont déplacés par rapport au texte de référence. J'ai beau relire et je n'y vois rien de polémiste et de fougueux. C'est une interprétation éronnée, basée sur des textes d'auteurs anonymes ou connus mais que tout le monde sait qu'ils ne sont pas "in".
Je vous accorderai que l'ignorance voire la médiocrité de ces gens là entraînent souvent la haine, la jalousie et la polémique. Même si l'expression "qu'on lui connait " était vraiment inopportune de votre part, je pourrai vous la rendre en pleine figure sur des sujets qui vous sont chers. Je ne le ferai pas.
Vous êtes à des années lumières de cette gente et c'est pour cette raison que je me permets d'attirer votre attention sur votre méprise. En tout cas considérée comme telle.
Une chose est sûre, c'est que je vous apprécie par vos écrits même si vous vous êtes défaussés maladroitement à mon endroit quelquefois. Ce que je conçois. On ne peut pas être d'accord avec tout le monde.
Pour autant la partie qui vous intéressait pour reprendre votre expression n' a eu aucune réponse de votre part, ce qui sous-tend une acceptation de votre part sans réels arguments. J'aurai préféré que vous apportiez des éléments de réponse bien plus convaincants pour votre appréciation de la dîte réponse. J'ai considéré cette position à 5 pièces très intéressante en faisant volontairement le lien avec le sujet qui est si cher à Nicolas.
D'ailleurs sur le fond concernant le comportement du GMI, même s'il y a eu très peu d'intervenants, aucun semble être d'accord avec votre jugement.
Pour autant vous n'avez peut-être pas tord et c'est justement en acceptant un débat contradictoire qu'on arrive à faire avancer le schmilblick.
Peut-être qu'un jour nous pourrons simplement dire les mots.

Par – le 27/07/05 à 21h24

j'ai lu que les deux joueurs ne sont pas de simple amateur mais plutôt des pro (semi-pro)ce qui ne doit pas être le cas de l'arbitrage. Les arbitres sont-ils en nombre suffisant pour être présent lors des phases de nécessité de temps. Où ils doivent noter la partie, s'assurer du nombre de coups jouer et repérer les répétitions de position qui amême une nulle ( 3 fois avec le même joueur ayant le trait sans être consécutive). Voilà une tache pas facile pour les arbitres, n'oublions pas que les joueurs semi-pro doivent eux aussi connaître les règles et demander leur application surtout dans le cas de 3 contre 1. Pour ma part, jouant en amateur je m'accorde le pannache de proposer la nulle quoique si le joueur est plus faible on a tendance à poursuivre un peu. C'est peut-être ce qui fut fait par Baliakine vis à vis de son adversaire dont je ne sais le nom.

Par Gérard TAILLE – le 29/07/05 à 13h50

Ne peut avoir-t-on avoir des doutes sur la capacité (même d'un assez fort joueur) à résoudre tous les problèmes 3 dames contre 1. Je ne suis pas choqué de mon côté de voir un joueur essayer d'utiliser ces 16 coups (au-delà il s'agit bien sûr d'un problème d'arbitrage d'une part et de fair play d'autre part) soit pour trouver un gain, soit pour faire chuter son adversaire. Pourquoi n'aurait-t-on pas le droit de faire des erreurs sur l'extrême fin de partie ? Le stress fait partie du jeu et il peut jouer des tours à n'importe qu'elle période de la partie
A titre d'exemple combien de joueurs sont capables de trouver le gain (en partie) dans les 2 positions ci-dessous ?

Par Nicolas Guibert – le 29/07/05 à 17h45

Ces thèmes sont assez connus bien sûr, mais il n'en reste pas moins que j'ai bien mis 5 minutes à remettre tout en place pour le premier.

Pour le second, je connaissais la position exacte, et je pense, c'est le 2ème coup blanc qui est le plus dur à trouver. Après tout coule de source et est dans l'esprit de ce genre de fin de partie, à savoir ne jamais laisser l'adversaire sortir de la zone dans laquelle il est.

Et justement parce que la stratégie est aussi simple que cela, ces problèmes ne peuvent pas être extrêmement difficiles. Ca devient autre chose lorsqu'il y a un pion de plus du côté de la dame unique.

Par pascal1jauffrit – le 29/07/05 à 20h02

s'il ne reste que 30 secondes de jeu , on peut toujours tenter une faute de l'adversaire , même si la position est remise au départ.
jouer une fin de partie jusqu'au bout , n'a rien de culpabilisant.