Un entretien avec Saiya Gangsuhe vice championne du monde

Par jp dubois – le 18/10/25 à 14h22Divers

Il est des moments magiques qu'il faut savoir apprécier. Il y a déjà deux ans, Antoine Almanza organisait avec son équipe un double événement mondial à Drancy. A cette occasion, j'avais fait la rencontre de Saiya Gangsuhe, une jeune joueuse chinoise, remarquable par sa gentillesse et son talent.
Deux ans plus tard, elle se qualifie pour le championnat du monde, qui s'est déroulé du 27 septembre au 5 octobre à Couva, sur l’île de la Trinité, dans les Caraïbes.
Et elle devient tout simplement vice championne du monde, à tout juste 26 ans, à égalité de points avec la championne Viktoriya Motrichko.
Avec sa gentillesse et sa simplicité qui la caractérisent, elle a accepté de répondre à quelques unes de mes questions, je l'en remercie vivement. Cette interview est présentée dans sa version originale dans un autre post.
Les questions sont précédées de JPD et les réponses de SG

JPD : les joueurs français sont intrigués par les progrès rapides des joueurs asiatiques, hommes et femmes, au plus haut niveau international. Comment expliquez-vous ces progrès ?
SG : il existe de nombreux logiciels et sites web qui fournissent une grande quantité de matériel et nous avons reçu beaucoup d'aide de la part de grands joueurs du monde entier. Pour ma part, mon entraîneur est Alexander Baliakin, qui m'entraîne depuis 2023, ce qui m'a permis de beaucoup m'améliorer.
JPD : La Chine est un pays immense. Pouvez-vous nous dire dans quelle région vous vivez et si le jeu de dames est populaire dans tout le pays ou seulement dans certaines régions ?
SG : Je vis à Hangzhou, une ville proche de Shanghai. Nous essayons de populariser le jeu de dames, et nous y parvenons dans une certaine mesure. Mais comme la Chine a une population énorme, les dames restent un sport minoritaire.
JPD : « Le maître ou le tournoi de Go », écrit par Yasunari Kawabata, a occupé une place importante pendant mon adolescence. Ce duel fascinant qui s'est déroulé sur plusieurs mois, avec un respect mutuel entre les deux adversaires, a occupé mes pensées et m'a servi de modèle. Quelle est votre relation avec le jeu de Go ?
SG : Le go est un élément important de la tradition chinoise, et il existe de nombreux dictons célèbres que les joueurs de go ont l'habitude de prononcer, comme « soyez humble dans la victoire et courageux dans la défaite ». Même si je n'ai jamais vraiment joué au go, cela a influencé mon attitude envers les sports intellectuels.
JPD : J'imagine que vous appréciez l'importance de votre titre de vice-championne du monde, à égalité de points avec la championne Viktoriya Motrichko. Toutes les meilleures joueuses internationales étaient présentes. Remporter quatre parties est vraiment un exploit remarquable. Mais avant de parler de ce championnat, pourquoi ne pas revenir sur votre carrière ?
Comment avez-vous découvert les dames et à quel âge avez-vous commencé à jouer sérieusement ?
SG : Mon père Gangsuhe est l'un des premiers entraîneurs de dames en Chine. Avant, je jouais aux échecs, puis j'ai appris les dames à l'âge de sept ans et je suis rapidement devenue joueuse professionnelle.
JPD : Quelles sont les principales étapes que vous avez franchies pour en arriver là ?
SG : J'ai suivi une formation de joueuse professionnelle pendant très longtemps. Ma principale réussite a été de participer au Championnat du monde junior 2018, puis, l'année suivante, j'ai eu la chance de remporter le championnat rapide de l'IMSA. Ma première place à la Coupe du monde l'année dernière m'a beaucoup encouragé.
JPD : Vous avez atteint un premier sommet en devenant l'un des meilleures joueuses internationales. Votre jeune âge vous offre de belles perspectives d'avenir. Quels sont vos projets et vos objectifs ?
SG : Je vais faire de mon mieux pour améliorer mes compétences et mes connaissances dans le jeu. Lors du prochain championnat du monde, qui aura lieu dans deux ans, j'espère que mon niveau de jeu aura considérablement progressé.
JPD : Comment avez-vous abordé ce championnat du monde ?
SG : J'ai joué de nombreuses parties avec le contrôle du temps et j'ai appris de nouvelles ouvertures et stratégies. L'entraînement physique m'a également absorbé du temps, car le championnat exige une bonne endurance physique.
JPD : Comment décririez-vous votre jeu ? Y a-t-il des champions qui vous inspirent ?
SG : Je suis une joueuse qui prend plutôt des risques, difficile de dire si c'est une bonne chose ou non.
JPD : La prochaine étape pourrait être votre match contre Viktoriya Motrichko. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
SG : Je n'en suis pas sûre, je pense que le match opposera Viktoriya Motrichko à Darya Tkachenko.
JPD : avez-vous quelque chose à ajouter
SG : je vous remercie beaucoup de m’avoir invitée à cette interview. J’en suis très honorée

JPD: Ce sont vraiment les damistes français qui vous remercient pour nous avoir fait partager votre expérience au niveau le plus élevé.

Réponses

Par Labis – le 18/10/25 à 23h17

bonjour jean pierre
bravo pour cet article ; cela manquait
je préfère cela à des analyses complexes qui ne concernent que le haut niveau