HUGUENIN
Par REZEL Stéph
– le 13/12/24
à 14h32
– Histoire et Bibliographie
Comme Manoury, Huguenin aura été connu sous son seul patronyme durant plus de deux siècles, mais j’affirme qu’à présent son identité et sa biographie sont connues.
Nous savions de lui qu’il a écrit quatre manuscrits contenant 757 coups différents (cf. Poirson-Prugneaux, p 101).
Qu’il a participé avec Badelle au livre de J.-G. Lallement (1801-1802) en fournissant les 407 coups du dernier volume (p. 22 de la Bibliographie d’Alliey) dont plus de 250 de sa composition (cf. Poirson, p. 103).
Cette figure tutélaire de notre jeu a intrigué Poirson-Prugneaux qui écrit en 1855 dans son « Encyclopédie du Jeu de dames », p. 99 :
« Les recherches les plus constantes et les plus multipliées à Metz, ont été stériles : je n'ai pu réussir à savoir comment ce personnage y a passé sa vie, quelles y étaient ses occupations, et l'époque de son décès. Seulement un de ses homonymes, frère d'un professeur du même nom, m'a écrit que l'amateur du Jeu de Dames n'était pas de sa famille, et qu'il avait eu des fils qui s'étaient distingués dans la carrière militaire. Son genre de talent, la calligraphie, l'aura maintenu dans quelque emploi de bureau modeste et subalterne.
Mais je puis établir authentiquement les titres d'HUGUENIN à l'estime des partisans du Jeu de Dames, en leur donnant connaissance de ses travaux. Il en a laissé de précieux témoignages en quatre manuscrits qui sont entre mes mains [...] j'en ai été gratifié par les héritiers de défunt le recteur BADELLE, qui les tenait de l'amitié d'HUGUENIN. »
Ces précieux témoignages et la généalogie de ces deux familles permettent d’affirmer que le damiste est Jean Pascal Huguenin.
Et non « Pierre François Huguenin » comme indiqué sur Toernooibase.kndb.nl, qui se trouve être le père du professeur.
Ces deux-là sont en effet les seuls à avoir pu collaborer vers 1800 au « Livre de Metz ».
Les deux fils de Jean Pascal ont bien été militaires : Michel en 1802, Chevalier de la Légion d’honneur dès 1814, a quitté le service des armées en 1837 ; Et Joseph de 1807 à 1814 avant de devenir chapelier.
Alors qu’un seul des cinq fils de Pierre François Huguenin a été militaire : Nicolas Firmin, vétérinaire et Chevalier de la Légion d’honneur. Deux autres ont été confiseurs à Luxembourg et les deux autres Professeurs d’Histoire à Metz. Le contact de Poirson-Prugneaux étant probablement Alexandre.
Comme imaginé par Poirson-Prugneaux, Jean Pascal Huguenin a effectivement été employé de bureau : « cy devant intéressé par les affaires du Roy » avant la Révolution, « Secrétaire de M. Leclerc, Directeur de la Monnoye » de Metz, puis, « Commis à la Commune ».
Qu’en est-il de son « talent, la calligraphie » ? Certains « tableaux nominatifs de population de la 5e section de Metz de 1793 » sont de la main d’Huguenin : Cote : 1F/a14 Vues 6 à 15, sur archives.metz.fr Il possède en effet une très belle écriture ! Alors si l’un d’entre vous connait l’heureux possesseur d’un des 4 manuscrits d’Huguenin, l’ultime preuve serait de comparer. (Je vais me procurer le livre de Lambert Jan Koops, où devrait figurer deux pages scannées du 4e manuscrit)
P.S. : Je ferai bientôt suivre la biographie de Jean Pascal Huguenin et la généalogie des deux familles.
Réponses
(2)
Par SFAUCHER
– le 15/12/24
à 19h04
bonjour,
J'ai le livre de Lambert Jan Koops qui traite du manuscrit IV, je peux vous envoyer une photo des deux pages. Vous pouvez me contacter : cometlo.sf@gmail.com
amicalement
Stéphane
Par Jacques CERON
– le 23/12/24
à 20h39
Bonsoir-A l'heure où sont rédigés ces petits écrits.
Article très intéressant, didactique et pédagogique,
Une question de la part d'un" vieux montagnard jacobin sans-culotte". Ce Huguenin a-t-il un lien de parenté avec Sulpice Huguenin, né en 1750 et décédé en 1812, homme au demeurant peu "reluisant" qui évita de peu la visite de "l'abbaye du monte à regret" a cause de ses détournements et autres "occupations" peu recommandables.
Avec mes remerciements .
Salut et fraternité.
J.C.
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