CDF2015 ronde 2

Par Gérard TAILLE – le 16/08/15 à 17h06Technique

Partie Duplouy-Cordier

Voilà bien une partie qui peut avoir de grosses conséquence sur le résultat final du tournoi.
Les noirs se font prendre par un encerclement très promoteur mais on sait qu'un encerclement est toujours une entreprise difficile à mener

Trait aux blancs


Dans la position ci-dessus les blancs jouent 40-35? qui livre une dégagement aux noirs ... et quand l'encerclé se dégage il prend instantanément l'avantage! (c'est le risque du métier d'encercleur).
Les blancs auraient dû jouer 30-24x25 et on ne voit toujours pas de dégagement noirs qui sont donc en difficulté.

Plus tard en fin de partie les noirs en position gagnante mais difficile à analyser sur le damier, font une erreur qui livre la nulle mais les blancs ne le détectent pas et les noirs gagnent finalement.

La dure réalité du jeu de dames est qu'un GMI peut souvent se permettre d'engager son adversaire dans un encerclement très prometteur car même si en théorie le GMI peut se retrouver en position quasi perdante, en pratique l'encercleur va forcément faire une inexactitude et le GMI va finalement souvent gagner la partie!
Cette stratégie risquée est donc en pratique meilleure que de jouer les coups "normaux" qui risquent de poser moins de problèmes et qui risquent donc de conduire souvent à la nulle.

Il est évident qu'au prochain championnat du monde Arnaud ne pourra pas se permettre de jouer comme cela!

Amitiés
Gérard

Réponses (27)

Par Philippe – le 16/08/15 à 17h18

Bonjour Gérard.

Ce que tu dis est vrai mais je me souviens de T. Sijbrands disant de quelques unes de ses parties qu'il souhaitait tester une variante et à chaque fois contre un joueur réputé bien moins fort et de même lors du match Clerc-Gantvarg, le premier avait fait une partie contre Gil Salomé en commençant par 1.35-30 comme lors de la première partie du match (Même remarque de TS : Clerc veut sûrement tester ce début...).

Bref, les très bon joueur peuvent se le permettre, mais pas entre eux.

En tout cas, bel encerclement des B!


Par hasard, sais-tu où l'on peut trouver les résultats?


Cordialement.


Philippe


P.S. : Peux-tu me dire si cette finale est gagnante?



Trait aux blancs

Par Pascal – le 16/08/15 à 17h29

Bien vu , Gérard !
Le jeu de dames , ce n'est pas que de la technique .
Il faut deviner les réactions de l'adversaire.

Une maxime pour être le champion :
- avoir le niveau technique , la forme physique et mentale et ... un peu de chance .

Par Gérard TAILLE – le 16/08/15 à 17h37

Bonjour Philippe,

Pour la première ronde tu peux trouver tous les résultats sur http://toernooibase.kndb.nl/

Pour la deuxième ronde, en attendant la mise à jour sur toernooibase, je n'ai pu trouver que les résultats des parties du live sur http://jeudedames.org/chfrance2015-2

Le diagramme que tu proposes donne la nulle.

Amitiés
Gérard

Par Philippe – le 16/08/15 à 19h23

Merci pour les réponses.

Pour la finale, elle apparaît dans un bouquin et j'ai passé pas mal de temps à la chercher sans succès et la solution donnée n'était que partielle (Et donc insuffisante).

Dans la partie D'Almeida Jean contre Nimbi Fidèle

Trait aux blancs


Les B ont joué 28-23 puis 39-34x, ce qui conduit assez rapidement à la nulle.

Je me demande si il y a meilleur...

Cordialement.


Philippe

Par Pascal – le 16/08/15 à 19h42

DUPLOUY / CORDIER
Félicitations aux deux joueurs pour avoir disputé cette belle partie technique.
Face à Arnaud, Sébastien ne s'est pas contenté de "casser" le jeu pour chercher le partage des points !
Ah si la partie Keller était simple à jouer... =)

Par Faustin – le 17/08/15 à 02h47

Ce France 2015 est un cru formidable.

1°) En dehors de Thierry qui, manifestement n'y est pas (encore?), on peut dire que techniquement il y a de quoi être optimiste; mais c'est le début, en général, le mauvais jeu vient avec la fatigue des dernières rondes...

2°) Avant de parler de la partie du jour, en nationale, il faut évoquer deux joueurs qui étaient dans l'actualité récente (en partie grâce à la vigilance du Dubois national) : Anthony Alavoine qui signe une victoire contre Serge Minaux en excellence et bat ensuite Daniel Duval ; Robin Paul qui revise facilement ses games en Promo A ; j'ajoute François Paul. On attend avec impatience cette partie Alavoine / Minaux!

3°) La partie du jour, indiscutablement, c'est bien sûr Duplouy/ Cordier. Elle est belle. Mais il fait indiquer immédiatement qu'Arnaud ne jouait clairement pas de façon habituelle. Comment jouera-t-il au Mondial ? On peut répondre en regardant ses parties au chmpt d'Europe, spécialement contre Tchizov ou Schwartzman, mais surtout contre Getmanski : sérieux et solide contre les meilleures; un peu plus de vice contre les underdogs.

D'abord, j'ai eu la même réflexion que Gérard Taille en déroulant la partie. Au 27e temps, pourquoi les blancs n'échangent pas 30-24X25? J'étais néanmoins moins radicale que Gérard car, à mon sens, 40-35 était moins solide stratégiquement, pour l'immédiat, mais pourquoi pas?! C'est l'échange 28. 31-27 que n'ai pas compris, après le 17-21 des noirs.

Trait aux blancs


Quel est l'objet de cet échange ? Attaquer avantageusement le pion 28 , impossible. rendre la menace 39-33 plus incisive, peut-être. Mais les blancs fragilisent leur structure tout en cédant du terrain, pour peu que les noirs fassent l'échange presque forcée 23-29, ce qui fut réalisé dans la partie. Pourquoi les blancs n'acceptent-ils pas de jouer avec une forme de squelette anonyme en jouant 42-38, dans l'optique plus tard de la sortie 47-42 avec l'ensemble blanc 36-31-37-42-48 stable le plus longtemps possible ? A Salou, j'ai longuement discuté avec André Berçot et Dasmane Ouédraogo (contre Gé Berbee) de ce schéma. C'est vrai qu'il est délicat et recèle de nombreuses surprises, même si on l'a déjà pratiqué...

Mais après cet échange, les blancs continuent à céder terrain et structure par des attaques répétées sur le pion 28. Il aurait mieux valu temporiser à mort, compte tenu de la très forte formation noire 3-4-9-13-14. Deux idées, mettre en jeu les pions 30 et 35 en jouant respectivement 30-25 (puis 35-30 éventuellement) ou, mieux encore, 39-34 qui permet de créer un contre-jeu.

Trait aux blancs


Gérard !!! Je donne ma langue au chat ! Après avoir déroulé attentivement plusieurs fois la partie, je n'identifie pas le moment où les noirs prennent et avantage décisif avant de relâcher prise !

Par Adelin B. – le 17/08/15 à 03h33

Bonjour Chers tous,
Bonjour Gérard, Pascal et Philippe,

La partie entre DUPLOUY et CORDIER appelle certainement de nombreuses observations d'ordre technique qu'il serait ici fastidieux de faire de façon intégrale. Il est peut-être important de commencer par insister sur le fait qu'au plus haut niveau l'offre de Keller n'est quasiment plus faite par le conducteur des Blancs. Ainsi, dans les championnats du monde, sauf erreur de ma part, GEORGIEV, parmi les grands champions actuels du jeu de dames, est l'un des derniers, dans ce statut, à avoir osé faire une telle offre, spécialement face à SCHWARZMAN, à l'occasion de leur match mondial enlevé par ce dernier. Et les meilleurs observateurs ont vu qu' au cours de chacune des parties concernées, GEORGIEV éprouva de sérieuses difficultés à rééquilibrer sérieusement son jeu devant un SCHWARZMAN ambitieux et fin calculateur. J'avais échangé avec Alexis TCHIZOV autour des parties en question : celui-ci pense comme moi que la structure Keller, lorsqu'elle est pratiquée par deux joueurs de niveau égal, se solde quasiment généralement par une position désavantageuse pour le conducteur des Blancs qui doit alors toujours subir le jeu. Et pour justifier TCHIZOV dans son analyse, je dus lui rappeler deux de ses propres parties face à SIJBRANDS lors de leur match mondial (il s'agissait, sauf erreur de ma part, des 10ème et 12ème parties). TCHIZOV s'accorda avec moi et me révéla que le rôle de conducteur des Blancs dans la structure Keller ne l'a plus jamais intéressé car sa conception de la conduite d'une partie du jeu de dames est celle de la recherche systématique du centre (on peut qualifier une telle recherche de centralité positionnelle, SIJBRANDS et TCHIZOV étant, bien évidemment, les deux derniers meilleurs damistes dans ce style). DUPLOUY, dans la partie qu'il a offerte face à CORDIER dans la deuxième ronde du Championnat de France, a, comme l'a expliqué Pascal HONTARREDE, courageusement accepté le rôle de conducteur des Blancs en structure Keller. Mais, comme l'a indiqué Gérard TAILLE, la partie a évolué dans le sens de l'occupation du centre par CORDIER, à partir précisément du 17ème temps, avec le pionnage permis par le jeu 18-22. A compter de ce moment, DUPLOUY s'est trouvé contraint de rechercher le meilleur jeu d'encerclement possible, ce qui est un effort très délicat, même chez nos meilleurs GMI (faudrait-il rappeler ici que SCHWARZMAN, le maître incontesté dans le jeu d'encerclement, a quasiment renoncé à celui-ci depuis de nombreuses années déjà?). Gérard TAILLE a signalé que le jeu 40-35 décidé par DUPLOUY au 27ème temps aurait dû céder à l'option du pionnage par 30-24. Il faut aussi douter de l'efficacité du pionnage effectué par celui-ci au temps suivant avec le jeu 31-27. A cette heure, je pense qu'il aurait dû choisir le jeu 42-37, qui paraissait plus solide dans la perspective d'un renforcement efficient du jeu d'encerclement décidé. On sait qu'en réaction au jeu 31-27 choisi par DUPLOUY au 27ème temps, CORDIER a proposé un pionnage fragmenté via le jeu 23-29 qui lui a conféré un réel avantage à l'amorce de la phase finale de la partie. Mais il n'est pas certain que DUPLOUY ait choisi les meilleurs jeux défensifs à partir du 33ème temps, c'est-à-dire à un moment où il se devait d'être très précis dans le calcul. Ainsi, à cette heure précise, le jeu 42-37, sans être faible, ne paraissait pas meilleur que l'option 43-38; au 35ème temps, le jeu 38-32 est faible par rapport à l'option 49-43. Dans la difficile position issue du pionnage fragmenté susmentionné, DUPLOUY a plus d'une fois fait une interversion de jeux, ce qui lui a rendu la situation plus difficile. Les observations qui précèdent n'enlèvent rien aux qualités de DUPLOUY qui, comme l'a relevé Pascal HONTARREDE, s'est attaché à ne pas offrir un jeu insipide au moyen de pionnages de pure simplification. Leur objet est surtout, en manière de prolongement du message inaugural de Gérard, d'avertir le champion CORDIER, à moins de quatre mois du prochain championnat du monde où l'opposition sera pour lui autrement redoutable. (Au moment de poster le présent post, j'ai découvert post de Faustin EKOLLO que je salue).

Par Gérard TAILLE – le 17/08/15 à 10h55

Bonjour,

Position après le coup 25.45-40

Trait aux noirs


En Keller nous savons tous qu'il est crucial pour les noirs et pour éviter l'étouffement, de conquérir de l'espace sur la gauche du damier et dans la grande majorité des cas les noirs cherchent sinon à conquérir la case 27 au moins à empêcher les blancs de l'occuper.
Ici les noirs ont joué 25.21-26 qui à mon sens les met dans une situation stratégiquement quasi perdante car maintenant ce sont les blancs qui ont le contrôle de la case 27.

Après l'échange 26.38-32! 12-17 on arrive donc au diagramme cité précédemment

Trait aux blancs


et là il ne faut pas se tromper de cible! Vous pouvez fort bien envisager la suite 40-35 17-21 42-38 etc. avec une partie âpre dans laquelle les blancs vont certainement beaucoup souffrir pour mener leur encerclement. Mais vous pouvez aussi profiter du contrôle de la case 27 pour attaque violemment le pion 28 qui va devenir très faible.

D'où la proposition
27.30-24 19x30
28.34x25

Trait aux noirs


et maintenant que faites-vous avec les noirs pour parer l'attaque blanche 43-38-33 combiné à l'échange 31-27x27 ?
si 28... 17-21
29.31-27 22x31
30.36x27

Trait aux noirs

Comment les noirs peuvent éviter 43-38-33 ?

Ils essaieront peut-être le piège (grossier) 30... 2-7 31.43-38? 23-29! ouf =
mais les blancs joueront plutôt

30... 2-7
31.40-35!

Trait aux noirs


et le pion noir en 28 paraît indéfendable.

Amitiés
Gérard

Par Gérard TAILLE – le 17/08/15 à 11h49

Bonjour Faustin,

Trait aux blancs


Tu te demandes où les blancs ont perdu pied mais je m'aperçois que ton explication est une excellente réponse à ta propre question.
L'attaque 35.38-32 est une très mauvaise idée. Elle provoque l'échange du pion 38 contre le pion 13 ce qui paraît complètement absurde d'un point de vue stratégique. Bien meilleur eut été 35.49-43 avec l'idée 39-33 ce qui n'affaiblit pas l'aile gauche des blancs.
Si 35.49-43 13-18 alors cette fois-ci 36.38-32 est bien sûr parfaitement justifié.

Amitiés
Gérard

Par Gérard TAILLE – le 17/08/15 à 12h45

Bonjour,

Après une analyse un peu plus approfondie on peut s'apercevoir que même après les attaques du pion 28 les blancs restent encore avec une possibilité d'annuler!

Position après le 41ème coup noir
Trait aux blancs


Je pense que le coup joué 41.48-43 est perdant mais les blancs pouvaient encore s'en sortir par 39-34! suivi de 34-29

Il reste néanmoins que, dans la partie réelle, après 41.48-43 Arnaud a bien joué très longtemps mais il fait tout de même une faute en fin de partie qui aurait pu lui coûté le gain de la partie.

Amitiés
Gérard

Par Adelin B. – le 17/08/15 à 13h50

Bonjour Gérard,

Normalement, les variantes devant permettre de sauver une partie par une remise sont généralement faciles à trouver pour qui aura beaucoup réfléchi sur sa partie tout au long de son cours. Je fais l'hypothèse que DUPLOUY n'a pas bien géré sa pendule dans la phase finale de la partie, à un moment où, vu l'avantage créé par CORDIER, toute inversion de coup de sa part était interdite. CORDIER n'a pas battu DUPLOUY. C'est DUPLOUY qui a perdu sa partie, probablement à cause d'une insuffisance de temps pour mieux affiner ses évaluations. Je continue à penser que la différence aujourd'hui entre les damistes est moins une différence de niveau qu'une différence dans la capacité à réfléchir vite et efficacement dans un contexte chronométrique contraignant. Face à un joueur supérieur, il ne faut surtout pas gaspiller du temps en début de partie où la notion d'évaluation doit se réduire à un simple décryptage. DUPLOUY est devenu un damiste d'expérience. Il a la capacité de jouer relativement vite en début de partie pour se constituer une réserve de temps importante en phase finale.

Par jp dubois – le 17/08/15 à 14h12

La partie KELLER jouée entre Sébastien et Arnaud est éminemment intéressante. Je rejoins les avis de Gérard et d’Adelin, selon lesquels le système Keller est très difficile à jouer pour les Blancs, surtout contre un joueur émérite. L’encerclement est un art difficile.

La partie est visible en entier sur le site Toornoi dambase : http://toernooibase.kndb.nl/applet/oerterpapplet2.0/oerterp.php?taal=&kl=46&Id=4650&r=2&jr=16&wed=833514&weda=&zetten=&aav=&view=4

Après un début standard, on obtient la position suivante :

Trait aux blancs

Cette position s’est présentée pour la première fois en 1937, lors du championnat des Pays Bas entre Baris DUKEL et RC KELLER.
40-35 n’est pas jouable en raison de (22-28) etc. mais il ne faut pas écarter trop vite la possibilité 33-28, suivie après (22x33) 39x19 (14x23), de 38-32, avec de nombreuse possibilités pour les Blancs de s’imposer au centre ou d’enchaîner l’aile droite adverse. Jean-Marc NDJOFANG, par exemple, l’a adopté avec succès ces dernières années.

En partie, les Blancs ont joué le coup usuel 10. 37-31, suivi de (20-25) 24-20

Trait aux blancs

Position au 14e temps.

Le gain de pion par 33-28 n’est pas possible à cause de la riposte (14-20) avec dame à 50.

Il faut éviter de jouer 33-29 à cause de (22-28) avec la menace (28-33) et (14-20)

Les 2 coups les plus joués sont dans l’ordre 40-35 et 41-37.

Je suis tenté de préférer 41-37, d’ailleurs joué en partie par Sébastien, pour plusieurs raison. Tout d’abord les statistiques établissent un équilibre entre les parties gagnées pour les Blancs ou pour les Noirs. Par ailleurs, si on a besoin d’occuper la case 29, le pion 44 sert de soutien.

Dans la partie, il a été joué 41-37. Les Noirs ont alors poursuivi par (11-16), une variante moins jouée que (22-27).

Trait aux blancs

Les Blancs ont joué ici :

15. 34-30

Une variante atypique, mais bien dans l’esprit du jeu.

La variante la plus jouée est 40-35 (7-11) 44-40 (2-7) 33-29 (19-24) 29x20 (14-19) 35-30 (25x14) 40-35 (22-27) 31x22 (17x28) 26x17 (12x21). On reste dans une partie d’encerclement où le pion 25, très gênant pour les Blancs, a disparu. Même si les statistiques semblent rassurantes, le jeu des Blancs nécessite une excellente technique pour venir à bout du massif adverse.

La partie s’est poursuivie par :
15… 25x34
16. 39x30 7-11
17. 44-39 22-28

Les Noirs s’orientent vers une variante totalement inédite. Plus classique est (2-7), suivi de (22-27) 31x22 (17x28) etc.

18. 33x22 18x27
19. 31x22 17x28
20. 26x17 11x22

Trait aux blancs

21. 40-34

La situation est inédite. Il faut donc tout construire. Les Blancs ont une quantité importante de coups jouables sur leur aile droite, mais cela ne leur sera profitable que s’ils parviennent à contenir le jeu sur l’autre aile.

21… 6-11

Les Noirs mettent en jeu logiquement leur pion arrière.

22. 36-31 11-17
23. 46-41 17-21
24. 41-36 13-18
25. 45-40

Trait aux noirs

Les Blancs ont maintenu leur triangle central 38-42-43-47-48-49 intact et gardent ainsi la possibilité d’enchaîner le pion 28.
Il faut rester attentif à la possibilité combinatoire (21-27), suivi de (27-32) et (28-33) avec prise à 41.

Comment poursuivre avec les Noirs ?

Après (9-13) 40-35 (2-7) 31-26 (3-9) 26x17 (12x21) 38-33, les Blancs obtiennent un jeu intéressant.
Par exemple, (21-27) est interdit par un coup de dame 34-29, 37-32, 43-38x1.
Un autre exemple, (7-12) 30-25 (21-27) 33-29, avec là encore un faisceau de menaces, notamment car (12-17) livre un coup de dame par 34-30, 36-31, 47-41 etc.

Le coup le plus contrariant pour les Blancs est probablement (12-17). La suite logique est 38-32 (8-12), et les Blancs ne doivent surtout pas jouer 43-38, à cause d’une combinaison assez cachée, par (19-24) 30x10 (9-14) 10x19 (23x14) 32x23 (18x29) 34x23 (4-10) etc.

Donc, après (12-17) 38-32 (8-12), on peut penser à 31-27x27 (2-8) 43-38 (9-13) et les Blancs se retrouvent en défense.

25… 21-26

Un coup surprenant de la part d’Arnaud. Les Blancs abandonnent le contrôle de la case 27. L’analyse et les commentaires de Gérard ont montré comment les Blancs devaient tirer ensuite parti de la situation.

Voilà ce que je pouvais ajouter sur cette partie.

Jean-Pierre DUBOIS

Par Pascal – le 17/08/15 à 14h29

Bonjour Jean-Pierre,
Je tenais à vous remercier pour vos contributions pédagogiques dans "L'Effort" et présentement sur le Forum FFJD.
Votre livre sur la partie Keller est-il toujours disponible à la vente ?
Damicalement,
Pascal

Par Philippe – le 17/08/15 à 16h00

Salut Jean Pierre.

La variante 33-28 (22x33) 39x19 (14x23)... n'est pas très récente (+ de 20 ans je crois) et a été jouée de nombreuses fois. La première fois que je l'ai vue, il me semble que c'est dans une analyse de Ton Sijbrands dans ses chroniques à propos d'une partie de Gérard Jansen qui d'après l'analyste, aurait fait des analyses poussées avec son club de l'époque (Amsterdam?).

Les avantages prévus ne semblent pas partagés par tous.


Plus loin dans la partie, j'ai été étonné de la sortie du pion 46 et j'ai repensé à la partie gagnée par Virny sur Wiersma dans leur match où l'aile droite des B avait quelque chose de similaire mais avec une attaque des des N bloquées sur l'aile opposée.


Dans l'analyse de Gérard, je ne penserais pas à jouer (2-7) mais (08-12) 43-38 (12-17) 38-33 (17-22) et après?

49-43 a (22x31) 33x13 (09x18) égalité puis?

1. 32-27 (21x41) 47x27 et éventuellement 23-28 mais je fais ça sans vérification.

J'ai mis un a car je n'ai pas cherché le meilleur coup pour les B.
A noter que la combinaison de Gérard peut se retrouver encore comme : 42-37 (03-08 b) 43-38 et (04-10) 15x04 (16-21) 04x33 (16x45 mais j'ai des doutes sur la viabilité de cette sous-variante.
Le b indique qu'il y a aussi (14-19) et 43-38 doit être joué car sinon 18-23...

Mais je ne crois pas que la variante 1. 32-27 soit la meilleure suite pour les B. Peut être :

2. 40-34 puis 43-38 pour attaquer le pion 28 est bien meilleur.


Cordialement.


Philippe


P.S. 1 : Jean Pierre, pourquoi ne joues-tu pas le CdF?

P.S.2 : Pasacal : Il me semble que les variantes développées par Jean Pierre (Keller et Roozemburg) sont le site de M. Sabau.

Par Philippe – le 17/08/15 à 16h01

Avec le diagramme, c'est mieux!

Philippe

Trait aux noirs

Par Gérard TAILLE – le 17/08/15 à 16h17

Bonjour Philippe,

Trait aux blancs


Après (08-12) 43-38 (12-17) 38-33 (17-22) il y a la petite combinaison 49-44 etc. et les blancs finissent en 10.

Amitiés
Gérard

Par jp dubois – le 17/08/15 à 17h41

RECTIFICATIF

Dans la position suivante :

Trait aux noirs


Les Noirs ont joué 25… 21-26

J’ai imaginé que (12-17) était préférable, me basant sur 38-32 (8-12) etc. avec une jolie combinaison à la clé si les Blancs jouent 43-38.

Mais après (12-17), le coup 38-33 me semble beaucoup plus approprié. L’idée principale est : (21-27) 31-26 (8-12) 37-31 (3-8) 40-35 (2-7) 30-25 par exemple (17-21) 26x17 (12x21) et on continue à encercler sur l’aile droite sans jamais venir à 26.

En conclusion, je ne sais pas quel bon plan adopter avec les Noirs.

Jean-Pierre DUBOIS

Par Philippe – le 17/08/15 à 18h09

Trait aux noirs


Aïe!

J'airais du vérifier!

Bon, ben je ne vois pas quoi faire alors...

Philippe

Par Gérard TAILLE – le 17/08/15 à 18h36

Bonjour Jean-Pierre,

Trait aux noirs


Dans la position ci-dessus, malgré la belle position blanche et en particulier le beau triangle 38-47-49 je ne pense pas que l'on puisse facilement bloquer les noirs pour prendre un quelconque avantage. A priori je parie sur une égalité des chances car le bloc noir n'est pas très souple mais par contre les blancs sont contraints d'éviter un dégagement noir ce qui limite leur possibilités.

Côté noir je verrais bien une occupation immédiate de la case 27 pour ensuite lutter en direction des cases 26 et/ou 32.
Donc je poursuivrais par 25...21-27 avec l'idée de poursuivre par 12-17 8-12 et 17-21.

Je ne prétends pas que les noirs puissent prendre l'avantage mais les blancs devront être très vigilants pour ne pas livrer un dégagement trop facile. Dans cet esprit, même je considère la position équilibrée, je préférerais conduire les noirs.

Si 25...21-27 26.38-32 27x38 27.43x32 alors 12-17 avec l'idée 8-12 2-8 (ou 3-8 ?) et 17-21

Il me paraît clair que l'encerclement sera très difficile à exécuter et donc, comme très souvent!) il doit être plus facile de jouer avec les noirs donc contre l'encerclement.

Quelqu'un a-t-il trouvé un moyen de sauver les noirs après le coup malheureux 25...21-26?

Amitiés
Gérard

Par Pascal – le 17/08/15 à 21h24

Bonsoir,
Trait aux noirs

Position après 30-24x25.
Que penser de 9-13 ?
Si 31-27x27 17-21 : il y avait la menace 27-21 et sur l'attaque 17-22, une petite combinaison par 49-44/42-38...
Et maintenant si 43-38 l'idée est 2-7 et 7-11 avec la possibilité de 23-28 en cas d'attaque du pion 28.
Pascal

Par Gérard TAILLE – le 17/08/15 à 22h22

Bonsoir Pascal,

Trait aux blancs


Certes la menace 7-11 interdit l'attaque 38-33 mais on peut remarquer que les noirs n'ont guère de coup jouable. Les blancs peuvent donc jouer le contre-temps par 49-43 7-11 (quoi d'autre?) et maintenant 38-33

Trait aux noirs


et les noirs n'ont pas de coup réserve.
Pour éviter la perte sèche du pion les noirs n'ont plus que le coup affreux 4-9 et après 33x22 23-28 32x12 21x41 47x36 8x28

Trait aux blancs


les blancs n'ont plus qu'à tranquillement contrôler les pions noirs en attendant l'opportunité de jouer 25-20.
Je commencerais ici par 43-38 avec comme suite possible
43-38 11-17 42-37 13-18 38-32 18-23 40-34 16-21 48-43 17-22 43-38 22-27 et maintenant 25-20 14x25 15-10 9-14 10x19 32x23 3-8 23-18 14-20 38-33 20-24 34-29 24-30 29-24 30x19 18-13B+

Amitiés
Gérard

Par Pascal – le 18/08/15 à 08h25

Bonjour Gérard,
J'avais bien imaginé le "coup affreux" 4-9 mais je n'ai pas été capable d'évaluer clairement les positions après les suites possibles.
Ainsi donc 8-13 est une alternative sérieuse mais qui n'améliore pas la position noire.
Merci pour tes contributions.
Amitiés,
Pascal

Par jp dubois – le 18/08/15 à 13h22

Bonjour Pascal,

Désolé, mais je n'ai plus d'exemplaires à vendre.
Effectivement, le contenu est accessible sur le site de Francis ou sur celui de Allons à Dames de Jean-François.

Bien amicalement

Jean-Pierre

PS pour Philippe : je n'ai pas l'intention de reprendre la compétition. Et pourtant j'apprécie beaucoup l'ambiance des championnats de France. Celui-ci a l'air tout à fait réussi. Bonne continuation.

Par jp dubois – le 18/08/15 à 13h23

Bonjour Gérard,
Pour revenir sur cette intéressante position, sans doute un moment clé où cela peut basculer d’un côté ou d’un autre.

Trait aux noirs

Dans cette position, j’ai reconnu que je n’étais pas vraiment inspiré pour trouver un plan de jeu pour les Noirs.

Je n’avais pas retenu le coup (21-27), car je redoutais que le pion 16 reste à la traîne. Mais la suite que tu préconises après 38-32x32, par (12-17) (8-12) (2ou3-8) puis (17-21), place les Noirs en bonne situation offensive.

Donc, après (21-27), il faut trouver autre chose que 38-32x32).

On peut éliminer 38-33, car après (27-32) 47-41, les Noirs ont un petit coup de talon avec dame à 47.

Après 31-26, l’échange (27-32) est déjà suffisant pour offrir aux Noirs une bonne position.

Je propose donc
25… 21-27
26. 30-24 19x30
27. 34x25
Et si :
27… (12-17) 28. 31-26 (8-12) 29. 37-32 (28x37) 30. 42x31

Trait aux noirs

Une situation qui rend viable l’encerclement. Mais il faut trouver le bon plan de jeu pour rendre actif le pion 47, tout en évitant les dégagements des Noirs.

Sur le papier, cela semble jouable. En partie contre un GMI, c’est sûrement une autre affaire.

Bien amicalement

Jean-Pierre

Par Pascal – le 18/08/15 à 14h42

Bonjour Gérard,
Une question concernant la partie Keller et ton logiciel.
Dans le cadre d'une partie, Est-ce que Damy joue [de lui-même] le système Keller ? Ou faut-il le lui imposer ?
Amitiés,
Pascal

Par Gérard TAILLE – le 18/08/15 à 15h12

Bonjour Jean-Pierre,

Trait aux noirs


Je n'ai aucun doute sur le fait que cette variante soit jouable mais c'est toujours le même problème: les blancs se sont mis tout seul sur les bords du damier en laissant tout le centre aux noirs. A moins d'un encerclement évident (et ce n'est pas le cas ici) le jeu des noirs est beaucoup plus facile. En pratique, si les joueurs sont de forces comparables je suis persuadé que les noirs gagneront plus souvent car le métier d'encercleur est vraiment difficile.

Le plan des noirs est tout tracé : ils jouent en 28 ce qui introduit la menace d'échange 2-8 suivi de 17-21. Pour éviter cela les blancs vont peut-être pionner ce pion en 28 et les noirs reviendront alors sur cette case. Les noirs ont alors le sentiment que tout échange réduit d'autant le risque d'encerclement puisque les blancs perdent en contrôle du centre, et le temps jouent donc pour les noirs.

Ma conclusion est donc : en théorie oui cela est tout-à-fait jouable; mais en pratique le jeu des blancs est plus difficile à mener et demande donc une sérieuse préparation à ce style de jeu.

Amitiés
Gérard

Par Gérard TAILLE – le 18/08/15 à 15h20

Bonjour Pascal,

Damy peut de lui-même jouer n'importe quel début, le hasard décide.

Amitiés,
Gérard