La partie KELLER jouée entre Sébastien et Arnaud est éminemment intéressante. Je rejoins les avis de Gérard et d’Adelin, selon lesquels le système Keller est très difficile à jouer pour les Blancs, surtout contre un joueur émérite. L’encerclement est un art difficile.
La partie est visible en entier sur le site Toornoi dambase : http://toernooibase.kndb.nl/applet/oerterpapplet2.0/oerterp.php?taal=&kl=46&Id=4650&r=2&jr=16&wed=833514&weda=&zetten=&aav=&view=4
Après un début standard, on obtient la position suivante :
Trait aux blancs
Cette position s’est présentée pour la première fois en 1937, lors du championnat des Pays Bas entre Baris DUKEL et RC KELLER.
40-35 n’est pas jouable en raison de (22-28) etc. mais il ne faut pas écarter trop vite la possibilité 33-28, suivie après (22x33) 39x19 (14x23), de 38-32, avec de nombreuse possibilités pour les Blancs de s’imposer au centre ou d’enchaîner l’aile droite adverse. Jean-Marc NDJOFANG, par exemple, l’a adopté avec succès ces dernières années.
En partie, les Blancs ont joué le coup usuel 10. 37-31, suivi de (20-25) 24-20
Trait aux blancs
Position au 14e temps.
Le gain de pion par 33-28 n’est pas possible à cause de la riposte (14-20) avec dame à 50.
Il faut éviter de jouer 33-29 à cause de (22-28) avec la menace (28-33) et (14-20)
Les 2 coups les plus joués sont dans l’ordre 40-35 et 41-37.
Je suis tenté de préférer 41-37, d’ailleurs joué en partie par Sébastien, pour plusieurs raison. Tout d’abord les statistiques établissent un équilibre entre les parties gagnées pour les Blancs ou pour les Noirs. Par ailleurs, si on a besoin d’occuper la case 29, le pion 44 sert de soutien.
Dans la partie, il a été joué 41-37. Les Noirs ont alors poursuivi par (11-16), une variante moins jouée que (22-27).
Trait aux blancs
Les Blancs ont joué ici :
15. 34-30
Une variante atypique, mais bien dans l’esprit du jeu.
La variante la plus jouée est 40-35 (7-11) 44-40 (2-7) 33-29 (19-24) 29x20 (14-19) 35-30 (25x14) 40-35 (22-27) 31x22 (17x28) 26x17 (12x21). On reste dans une partie d’encerclement où le pion 25, très gênant pour les Blancs, a disparu. Même si les statistiques semblent rassurantes, le jeu des Blancs nécessite une excellente technique pour venir à bout du massif adverse.
La partie s’est poursuivie par :
15… 25x34
16. 39x30 7-11
17. 44-39 22-28
Les Noirs s’orientent vers une variante totalement inédite. Plus classique est (2-7), suivi de (22-27) 31x22 (17x28) etc.
18. 33x22 18x27
19. 31x22 17x28
20. 26x17 11x22
Trait aux blancs
21. 40-34
La situation est inédite. Il faut donc tout construire. Les Blancs ont une quantité importante de coups jouables sur leur aile droite, mais cela ne leur sera profitable que s’ils parviennent à contenir le jeu sur l’autre aile.
21… 6-11
Les Noirs mettent en jeu logiquement leur pion arrière.
22. 36-31 11-17
23. 46-41 17-21
24. 41-36 13-18
25. 45-40
Trait aux noirs
Les Blancs ont maintenu leur triangle central 38-42-43-47-48-49 intact et gardent ainsi la possibilité d’enchaîner le pion 28.
Il faut rester attentif à la possibilité combinatoire (21-27), suivi de (27-32) et (28-33) avec prise à 41.
Comment poursuivre avec les Noirs ?
Après (9-13) 40-35 (2-7) 31-26 (3-9) 26x17 (12x21) 38-33, les Blancs obtiennent un jeu intéressant.
Par exemple, (21-27) est interdit par un coup de dame 34-29, 37-32, 43-38x1.
Un autre exemple, (7-12) 30-25 (21-27) 33-29, avec là encore un faisceau de menaces, notamment car (12-17) livre un coup de dame par 34-30, 36-31, 47-41 etc.
Le coup le plus contrariant pour les Blancs est probablement (12-17). La suite logique est 38-32 (8-12), et les Blancs ne doivent surtout pas jouer 43-38, à cause d’une combinaison assez cachée, par (19-24) 30x10 (9-14) 10x19 (23x14) 32x23 (18x29) 34x23 (4-10) etc.
Donc, après (12-17) 38-32 (8-12), on peut penser à 31-27x27 (2-8) 43-38 (9-13) et les Blancs se retrouvent en défense.
25… 21-26
Un coup surprenant de la part d’Arnaud. Les Blancs abandonnent le contrôle de la case 27. L’analyse et les commentaires de Gérard ont montré comment les Blancs devaient tirer ensuite parti de la situation.
Voilà ce que je pouvais ajouter sur cette partie.
Jean-Pierre DUBOIS