Jeu de Dames - Site officiel de la Fédération Française de Jeu de Dames

Salut tous,


1°) Oui, on ne va pas bouder son plaisir. La 6e ronde est très belle et j'ai eu plaisir à dérouler toutes les parties (à l'exception de la partie Minaux Nimbi qui connaît un bug).

2°) Sur le plan stratégique, il y a bien de bonnes choses, même si elles ne sont pas spectaculaires.... Encore que plusieurs finesses émaillent les parties Patrick Martin/ Delmotte T (1/1) et Lognon / Delmotte G (1/1). Par ailleurs, le tenter de faute de Mostovoy face à Arendo peut faire sourire; mais face à un adversaire qui en veut, et à l'aide d'un TH trop statique ou incomplet, cela peut marcher.

3°) J'ai choisi de vous présenter longuement la partie Cordier / Clément qui est très difficile techniquement et dans laquelle j'estime que Clément, qui a bien joué jusqu'à... aurait dû ou pu faire au minimum une remise supérieure, probablement un magnifique gain. Une petite finesse de remise de Patrick Martin sera aussi signalée en digramme comme hors d'oeuvre.

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4°) P. MARTIN / T. DELMOTTE (1/1)

Après une belle partie, avec un léger ascendant de Thierry, Patrick qui a certainement des réserves a chrono effectue cette élégante remise dans une position bien plus difficile qu'il ne paraît.




56. 26-21 ! 27X16
57. 39-34 ! 20-24
58. 19X30 16-21
59. 30-24 18-23
60. 30-25 21-27
61. 38-33


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A. CORDIER / J.-L. CLEMENT (2/0)

C'est une partie très intéressante sur tous les plans : stratégie, technique pure et... psychologie.

De mon point de vue, la bataille s'engage véritablement au 21e temps lorsque, sur une attaque de J.-L sur le pion 24 (par 14-20), Arnaud décide un échange 2X2, par 28-22, qui aboutit à la position suivante au 24e temps.








Bien sûr, J.-L pionnera immédiatement par 18-22

Il faut bien comprendre les intentions dans ce type d'échange, alors que les blancs d'Arnaud avaient à leur disposition des réactions qui auraient durci la partie et conservé plus de pièces sur le damier. On se rappelle que Ton Sidjbrand avait estimé que pour chercher le gain il valait mieux jouer des parties fermés. Mais Dybmann relevait que dans bien de positions fermées standard, le joueur le moins ambitieux est guidé par le jeu du joueur le plus ambitieux. Il peut alors réciter des réponses en se réservant seulement pour faire face aux variantes imprévues. Dans ces conditions, Dybmann obsairvait que dans bein de cas, en obligeant l'adversaire moins ambitieux à jouer sa propre partie, dans des variantes ouvertes, on augmentait les chances d'erreur ou d'approximation. Les champions alternent l'une ou l'autre des options, parfois dans la même partie!

Ici, Arnaud tente clairement d'appliquer les préceptes de Dybmann.


Au 29e temps, après le 38-33 de Arnaud, on se retrouve dans la position suivante.





Il est certain que sur le plan de la pure technique, le dévelppoement d'Arnaud n'est pas correct. Il l'expose à avoir une masse de pions qui sera difficilement manoeuvrable, et il le sait ! Mais Arnaud a décidé de pousser son adversaire à jouer son jeu tout seul, sans s'adosser sur les blancs. Face à un GMI NL, russe ou africain, jamais Arnaud n'aurait construit de cette manière.

Après 33. 42-37, on se retrouve dans la position suivante.





33. ....... 2-7 !

Ici, J.-L montre une compréhension redoutable de la partie. La tentation de jouer 22-27 était forte; mais c'est ce qu'Arnaud espérait, sans doute pour jouer 41-36, attaquer le pion 27, faire sauter le verrou central des noirs et envahir le centre avec la masse de pions 29,30,33,34,35,39. Avec cette réaction de de J.-L., Arnaud commence à se faire du souci: sa position devient inférieure, nettement.

Au 46e temps, après des développement spécialement intelligents de J.-L, on arrive à la position suivante, difficile pour Arnaud, un rêve pour tout amateur d'encerclement !





47. 24-19

Mais quoi d'autre ?

47. ..... 21-26 ?

Cette option m'a un peu étonné en déroulant. J.-L l'avait-il en tête, suivant une idée préconçue ou a-t-il réellement estimé que c'était le meilleur coup ? Précisément, a-t-il envisagé 9-13 ou 9-14, les deux conduisant à améliorer l'avantage des noirs ? La chose est d'autant plus étonnante que le calcul n'était pas trop difficile pour les 3 ou 4 premiers temps, les coups des blancs étant forcés. Il est possible qu'à ce moment de la partie, J.-L ne se soit pas réservé assez de temps.

Ce choix est une approximation qui fait perdre son avantage à J.-L et donne une position de remise, remise inférieure pour J.-L. désormais, l'obligeant en plus à trouver les bons coup

Et on se retrouve dans la position suivante après le 33-28 + ou - forcé des blancs




Ici, la réaction des noirs est aussi + ou - forcée. Cela devrait être 9-14 pour échanger 14-15 en cas d'avancée 30-24 ou jouer 8-13 en cas d'occupation 32-27, avec une remise presque mécanique dans les deux cas.


48. ........ 18-22 ??

Et J.-L commet l'erreur qu'il avait évité au 33e temps. Arnaud peut désormais savourer sa prise de risque et envahir le camps de son adversaire.

Très bien joué néanmoins, J.-L.