La partie Weyeneth / Kopp 2008e constitue la revanche du Suisse 2007. Cette partie est désormais connue pour son finish sous forme de symétrie.
Cela nous donne l’occasion d’examiner les choix qui ont abouti à cette symétrie en même temps que d‘évoquer la qualité d‘ensemble des parties du Suisse 2008 en examinant évoquant des moments se rapportant aux des deux adversaires contre Vermin.
Commençons par la partie Weyeneth / Kopp
1°) WEYENETH / KOPP
L’an passé, avec les blancs , Patrick avait ouvert par une suite traditionnelle commençant par 32-28 et continuant par une partie d’enchaînement élaborée qu’il n’avait pas maîtrisée .
Cette fois-ci, la partie commence par une ouverture très personnelle, voire étrange de la part de Patrick, peut-être même une sorte de désinvolture...
1. 34-30 18-23
2. 30-25 20-24
3. 40-34
Mais ensuite, les deux joueurs se lancent dans une bagarre de style bien plus sérieuse : Sam recherche une classique assez traditionnelle tandis que Patrick opte pour une semi-ouverte.
Après le 25e temps, j’ai l’impression que chacun des deux adversaires se trouvent exactement dans la position qu’il recherchait.
Au 26e temps, les blancs conduits par Patrick ont mille options. Je préfère la position blanche dans la mesure où est elle plus la souple, outre une opposition légèrement avantageuse grâce au pion 27. Mais, en dehors de cela, je pense qu’à ce stade de la partie, il y égalité stratégique.
Trait aux blancs
Que jouer avec les blancs ?
26. 47-41
Je n’ai pas aimé ce choix des blancs. On dirait qu’il s’agit d’un choix par défaut. Pourquoi bouger ce pion 41 ? Je pense qu’il aurait été préférable de jouer 40-35 pour envisager ensuite 49-44 ? Cette option aurait visé à immobiliser le plus longtemps possible la masse de pions noirs 9,13,14,19,20,23 en conservant cette idée d’encerclement de masse induit par le choix d’une semi-ouverte. A défaut, 38-33 me semblait être une option de manière à occuper le centre en conservant souplesse et possibilité d’échanges. C’est d’ailleurs ainsi que Patrick va procéder ensuite ce qui renforce mon impression que le coup 26. 47-41 était moins réfléchi…
A la vérité, il s’agit là de simples nuances.
C’est au 30e temps que les blancs vont choisir un pionnage que je trouve réellement regrettable dans la mesure où il neutralise sans aucune raison l’avantage dont disposaient les blancs (opposition du pion 27 au pion 16 et immobilisation relative d’une grosse masse de pions noirs).
Trait aux blancs
30. 27-22 ?
Étrangement, au 33e temps, trait aux noirs, 13-18?
Trait aux noirs
Après le logique 48-43 des blancs, les noirs ne pionnent pas par 17-22 qui aurait permis de gagner des temps et d’occuper le terrain. Ils jouent plutôt une suite très passive commençant par 13-18 et se poursuivant par un faible 34. 17-21.
Au 39e temps,
Trait aux blancs
Comme pour équilibrer les approximations des noirs, les blancs jouent le faible 30-25, alors que 40-34 semblait spécialement indiquée, dans le but de suivre, en principe, par 38-33 et par 42-38, rendant compliquée la recherche du bon coup pour les noirs.
Du coup, la suite est égale, sous réserve du handicap très léger lié à au trait que l’on connaît désormais sous le titre évocateur de symétrie parfaite et qui conduira Weyneth à paniquer.!
2°) LE NIVEAU DES RENCONTRE CONTRE VERMIN
Suivre les rencontres entre Vermin et les autres joueurs dans le championnat suisse, spécialement les deux dont on vient d’examiner la partie, est un excellent indicateur de la progression du niveau général.
Vermin, on connaît. Joueur du meilleur niveau mondial, quand on consulte ses parties récentes contre des joueurs comme Thijssen par exemple, (victoire en 2006), on comprend vite, si on ne connaissait pas. Il ne participe donc pas au championnat suisse sur la base d’une véritable concurrence; mais sa présence sert en quelque sorte d’aiguillon, d’indicateur.
Ce qui frappe dans les parties de 2007, c’est que les gains de Vermin étaient de simples massacres à la tronçonneuse (en dehors du gain contre Kalnberzins qui fut obtenu à l’issu d’une partie discutée).
En 2008, le décors a clairement changé. Les parties sont stratégiquement plus équilibrées; certes, il y toujours un niveau de pression qui expose les adversaires de Vermin à des erreurs ; certes aussi, il dispose de deux ou trois temps d’avance dans la vision.
Mais tant dans les parties entre Dammeur et lui ou dans les parties entre Weyneth et lui, il y eu véritablement confrontation et les deux joueurs avaient des possibilités de remise comme on l’a déjà vu pour la partie de Dammeur.
Pour la partie de Weyeneth, au 36e temps, on reconnaît la possibilité d’un thème sur temps de repos qui aurait dû permettre une remise égale.
Trait aux blancs
36. 34-30 ?
Il aurait fallu jouer 37-31 pour retrouver le thème envisagé plus haut. Laurent Nicaud avait publié une série d’exercice sur le site il y a quelques mois. Mais cela n’est pas forcément facile à trouver en partie si on n’a pas d’entraînement ou d’étude dans ce type de situation.
Bien joué néanmoins pour Weyeneth et Dammeur.
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