Jeu de Dames - Site officiel de la Fédération Française de Jeu de Dames

Merci pour cette lecture intéresante.

J'ai une question.

Si les joueurs sénégalais tombent sur ce que vous venez d'écrire, aurez-vous des "problèmes", enfin disons plutôt des remontrances ?

Je veux dire par là, est-ce que ce que vous nous dites là est politiquement correct au Sénégal ?

Amicalement,

Nicolas.

Cher Nicolas,
Je n'ivente rien, c'est des faits réels et j'ai peur dire la vérité, moi je signe mes articles avec téléphone, boîte postale, courriel, adresse compléte.
Bassirou Ba a fait des déclarations sur Adoulaye Gaye dans les journaux sénégalais, je peux vous les montrer.
Abdoulaye Der a fait une réserve sur Abdoulaye Gaye au niveau dela Férétation, les archives sont là.
Tout le monde peut mener une enquête, les faits sont là vérifiables.
Depuis une année Abdoulaye Gaye et Gaoussou Sidibé ( les vainqueurs des 2 derniers championnats du Sénégal ) sont là Kaolack, et ils se parlaient pas, Gaoussou Sidibé accusait Abdoulaye Gaye de pratiques mystiques.
C'est moi qui les ai réconcilié dans ma maison.
Il aura fallu que l'on m'affecte de Tambacounda à Kaolack pour que cette réconciliation puisse puisse avoir lieu.
Je suis avec eux à Kaolack, on joue tous jours de 2oh jusqu'à des heures tardives de la nuit.
J'ai aidé beaucoup de damistes sénégalais dans leurs préparations psycholiques ( vous préférez ce terme )à la veille des rendez vous importants.
Ils quittaient Dakar et faisait 500 kms pour me trouver à Tambacounda.
Le forum de la FFJD est lu par le monde entier.
Soit ils lisent l'article, soit une de leur connaissance lit l'article et ils seront informés.
Sur ce point Nicolas Guibbert, j'ai pas d'inquiétude où d'appréciation, pourvu que je dise la vérité.
Tu sais Nicolas Guibbert, je suis en conflit permanent avec les damistes sénégalais, à cause de Baba Sy, ils prétendent qu'ils l'ont dépassé, alors qu'ils n'ont rien gagné sur le plan mondial, moi je balaie d'un revers de main leurs arguments fallacieux. C'est 2 écoles qui s'affrontent.
Vous n'entendrez jamais un damiste sénégalais parler de Baba Sy, même Ndiofang le camerounais s'est offusqué de ce état de fait.
Malick Niang
Kaolack Sénégal

Il est difficile de débrouiller les problèmes de dimension extra-physique.
La question que je me pose est la suivante: pourquoi les joueurs sénégalais ne parviennent-ils jamais à remporter le championnat du monde à l'aide de moyens mystiques? Serait- ce parce que leurs adversaires européens ne croient nullement au pouvoir de tels moyens, de sorte que ceux-ci ne produiraient des effets que dans un contexte conditionné, c'est-à-dire déterminé?
Lors du dernier championnat d'Afrique, le champion sénégalais sortant ne fit rien de bon, terminant dans les profondeurs du classement. Les joueurs ayant terminé aux cinq premières places pouvaient théoriquement réaliser ce résultat, eu égard à leur talent réconnu et à leurs résultats internationaux antérieurs. C'est que la compétence du damiste est son arme principale pour obtenir de bons résultats.
Je ne maîtrise pas les aspects de la pratique sénégalaise du jeu de dames décrits par Monsieur Niang. Comme les Sénégalais sont convaincus que les moyens mystiques sont aussi à l'oeuvre dans le jeu de dames, je ne me sens pas l'obligation de m'élever contre une croyance que je suis incapable de défaire. Je me demande simplement si les succès remportés récemment par Abdoulaye Gaye et Gaoussou Sidibé ne s'expliquent pas simplement par le fait que le niveau général a baissé au Sénégal.
BIKINDOU ADELIN

Malick,

Avez-vous la liste des champions du Sénégal depuis la 1ère édition ?

Cela nous permettrait de nous faire une idée des joueurs qui ont vraiment dominé le jeu dans les 50 dernières années.

Amitiés.

Cher Nicolas Guibbert,
Le championnat du Sénégal est le plus désorganisé du monde. C'est l'arbre qui cache la forêt.
Il est irrégulier, on n'organise de championnat qu'à la veille d'une coupe d'Afrique.
Le denier championnat du Sénégal date de 2002, depuis lors, rien.
Pas de site, pas d'archives, pas de renseignements à prendre quelque part, sinon des bonnes volontés comme moi.
Les renseignements que je vais vous communiquer sont mes notes personnelles.
Baba Sy est décédé en 1978, de 1959 à 1977 la Fédération l'envoyait à tous les rendez vous importants.
La premiére Coupe d'Afrique a été organisé à Dakar en 1980, et a été remporté par Bassirou Ba.
Concernant le Sénégal :
Le 1er championnat a eu lieu à Thiés en 1975 et fut remporté par Gaoussou Sidibé ( Baba Sy ne participait pas ).
1977 à Dakar Ahmed Diaw ( Baba Sy ne participait pas non plus ).
1979 Dakar Bassirou Ba.
1981 Dakar Boubacar Ngaïdo Diallo.
1983 Dakar El Hadj Malick Diallo.
1985 Saint-Louis El Hadj Malick Diallo.
1987 Kaolack El Hadj Malick Diallo.
De 1989 à 1998, tous les championnats se sont déroulés à Dakar et ont été remportés dans le désordre par Macodou Ndiaye, Ndiaga Samb, Abdoulaye Der et Mapenda Séné.
2000 Mbacké Gaoussou Sidibé.
2002 Dakar Abdoulaye Gaye.
El Hadj Malick Diallo détient le record 3 fois.
Bassirou Ba et Gaoussou Sidibé 2 fois.
Macodou Ndiaye, Ndiaga Samb, Abdoulaye Der, Boubacar Ngaïdo Diallo, Mapenda Séné et Ahmed Diaw 1 fois.
Il n'ya pas de champions au Sénégal, tous les joueurs se valent.
Le Sénégal domine le jeu de dames en Afrique.
Sur les 12 coupes d'Afrique organisées, le Sénégal en a remporté les 10
Macouda Ndiaye 4 fois.
Bassirou Ba 3 fois.
Habib Kane ( Moustique ) 3 fois.
2 seuls titres ont échappés au sénégalais :
1982 Abidjan Didié Kouassi
2000 Yaoundé Jean Marc Ndiofang.
Le Sénégal compte 7 GMI : Ndiaga Samb, Bassirou Ba, Maocodou Ndiaye, Abdoulaye Der, El Hadji Malick Diallo, Gaoussou Sidibé et Habib Kane ( Moustique ).
Le Championnat du Sénégal est dix mille fois plus difficile que le championnat d'Afrique.
Cordialement.

Malick Niang
Kaolack Sénégal

Merci, Monsieur Niang, pour les nombreuses précisions que vous avez bien voulu nous apporter.
Je ne suis, cependant, pas d'accord avec tous vos jugements.
Vous semblez négliger la dimension internationale dans l'appréciation du jeu de dames sénégalais.
Déterminer la valeur des damistes sénégalais en ne tenant compte que du contexte sénégalais ne me paraît pas être une bonne méthode. Le championnat sénégalais peut effectivement souvent donner lieu à des oppositions farouches, mais cela n'implique nullement que tous les damistes sénégalais se valent.
J'ai vu l'ensemble des parties du dernier championnat d'Afrique et il ne m'a pas été difficile de réaliser que Ba et Samb étaient largement au dessus des autres représentants sénégalais. Modou Seck dut certes vaincre Samb mais cela n'autorise pas à considérer le premier comme égal au second. L'étude des parties de Ba révèle un damiste sérieux et cultivé, alors que celle des parties de Samb montre qu'on est là en présence d'un damiste sortant de l'ordinaire.
Ba apparaît comme le damiste sénégalais le plus régulier sur le plan international, ce qui le désigne comme le meilleur damiste sénégalais du moment. Samb peut être classé derrière Ba, pour avoir remporté maintes compétitions internationales, ce devant les meilleurs damistes mondiaux.
Le contexte sénégalais peut être fortement particulier, au point de souvent donner lieu à des compétitions hautement disputées entre Sénégalais. Mais l'échiquier sénégalais ne peut, dans la recherche d'un cadre d'appréciation du niveau de chacun des damistes sénégalais, être privilégié par rapport à la scène internationale.
Le Sénégal compte sept GMI. Ce nombre en dit long sur le niveau du jeu de dames sénégalais. A cet égard je dois faire observer que Macodou Ndiaye a déjà terminé à la troisième place d'un championnat du monde, alors que les victoires de Ndiaga Samb au plus haut niveau international ne se comptent plus; on sait par ailleurs que Bassirou Ba est unanimement considéré comme un damiste de force internationale.
Pourtant je crains qu'actuellement derrière ce trio - encore que Ndiaye, à en juger par ses résultats lors des parties disputées depuis 2004, n'ait pas, à mon sens, tout à fait retrouvé son ancien niveau international - il y ait un vide. Je doute en effet qu'il soit aujourd'hui possible de trouver au Sénégal des damistes qui soient capables de représenter le Sénégal sur le plan international aussi dignement que Ba, Samb et Ndiaye en ce moment.
Cette remarque est à mes yeux très importante, car elle amène à se demander si le Sénégal domine vraiment actuellement le jeu de dames en Afrique.
Le Sénégal compte, on l'a dit, beaucoup de damistes ayant le statut de GMI. Mais cette situation a été favorisée par le fait que c'est un pays où la pratique du jeu de dames est plus ancienne que partout ailleurs en Afrique. Cette ancienneté a ainsi permis au Sénégal d'amener très tôt des damistes sur la scène internationale.
Nombreux sont les pays africains ayant souffert ou continuant de souffrir d'une absence de visibilité sur le plan international, en raison certainement de problèmes organisationnels, c'est-à-dire institutionnels. Le Cameroun a été dans le premier cas, n'étant apparu sur la scène internationale que très récemment. On sait que le Cameroun, avec moins d'années de présence sur ladite scène que le Sénégal, regorge déjà de deux GMI (Ndofang et Kouogeu) et de MI (Aligna et Ndonzi). Cette circonstance autorise à estimer que le Cameroun aurait peut-être mieux fait que le Sénégal s'il avait pris le départ damique en même temps que ce dernier.
Demain d'autres pays africains, aujourd'hui sans fédération ou privés de moyens financiers pour envoyer leurs nationaux disputer des compétitions de par le monde, pourraient se révéler en venant faire brutalement concurrence au Sénagl, au Cameroun, au Mali, à la Coté d'Ivoire, etc. En tout cas, c'est l'ambition de mon pays, le Congo-Brazzaville, qui entend, dans les mois ou années à venir, contribuer à l'histoire du jeu de dames mondial. Dans cette perpective, il pourra, dans un premier temps, compter notamment sur Paul Louzolo-Kimbembe, véritable savant du jeu de dames, en attendant que des jeunes tels que Willy Mafouana apporondissent l'étude du jeu de dames.
BIKINDOU ADELIN