jeu de dames européen et jeu de dames africain

Par un senegalais – le 08/03/05 à 19h22Divers

Resalut à tous,
Je sais que je vais déranger encore, mais est-ce une raison pour taire certaines vérités? je ne le pense pas.
Ceux qui étaient intéressés, du moins qui se sont manifestés recevront des clichés, photos ( numériques ou autres, ça dépend d'eux) Nicolas Guibbert, Richard Przewozniak ( damier lyonnais) Patrick Kopp ( dammeur, éventuellement un article sur le site), je ne suis pas journaliste, je suis comptable de profession.J'aime toujours paraphraser le célébre économiste américain Klarent Francis ( vous pouvez acheter le temps d'un homme, vous pouvez acheter sa présence
physique en un moment donné,vous pouvez même acheter un certain nombre de ces physiques par heure et par jour, mais vous ne pouvez pas acheter la loyauté, le dévouement de son coeur et de son esprit, il faut les gagner).
J'ai eu des réponses (heureusement pas toutes) parfois évasives voir farfelues, pourtant dont certaines émanaient de damistes éminents.
Si en Europe on joue dans des salles fermées, il faut accepter ailleurs comme au Sénégal, l'on puisse jouer en plein sous les arbres, sans arbitre ni pendule.
Acuellement, je suis trop pris avec mon travail, la pochaine fois je vous parlerai des réalités du jeu de dames sénégalais qui est totalement différentes de celles que l'on veut vous faire croire à travers les radios, télévisions et journaux.
Je suis un praticien du jeu de dames et pas un théoricien.
Je mange avec les joueurs sénégalais, je dors avec eux, je joue avec eux, je mise (paris) avec eux,je sais de quoi je parle.
Je parlerai de la préparation mystique, occulte des joueurs, qui est un élément trés important chez les joueurs sénégalais.
Cordialement
Malick Niang
Kaolack Sénégal

Réponses (11)

Par un senegalais – le 09/03/05 à 18h58

Chers amis damistes,
Pour mes envois de photos et d'articles, j'avais oublié de mentionner le nom de David Sébastion et pourquoi pas la revue (l'effort)?
Les messages de de félécitations et d'encouragement que je reçois de par le monde me réjouissent et me font penser que je suis sur la bonne voie.
Je reviens un peu sur la maniére de jouer des sénégalais. Mes confréres se sont occidentalisés, européanisés dans leur maniére de jouer. Ils ont abonndonné le 47-41 au profit du 46-41(théorie).Le charme, la créativité, la finesse , l'intelligence, l'agrésivité, les combinaisons, la créativité n'existent plus dans leur jeu. A longueur de jounée, ils récitent du 33-29.Un jeu qui ne les ménera nulle part. C'est Scholma qui disait qu'il redoutait les africains parqu'ils ont toujours un coup suprenant, c'est ce coup surprenant dont parlait Scholma parlait Schoma qu'ils ont abandonné au profit des schémas et cannaux élaborés je ne sais où.
Amis africains, ressaississont nous avant qu'il ne soit trop tard.
A bientôt.

Mr Malick Niang
Comptable Sodéfitex
BP 194 Kaolack Sénégal
Téléphone 002219479026
Portable 002215313435
courriel : niang.maodo.malick@caramail.com
skype : malickniang

Par – le 09/03/05 à 22h32

Peut-on soutenir qu'il existe une théorie du jeu de dames spécifiquement africaine? Y a t-il une façon de jouer propre aux damistes africains?
Le jeu de dames est une technique. Les damistes aspirant atteindre le niveau le meilleur sont comme obligés d'assimiler la technique dont participe le jeu de dames. Je veux, concrètement, dire par là que ce n'est pas parce qu'ils sont des Africains que certains damistes ont peuvent être perçus comme particulièrement forts. Les Africains devenus forts dans le domaine du jeu de dames sont avant tout ceux ayant fait l'effort d'assimiler ledit jeu en tant que technique.
Le propre d'une règle technique est d'exister par elle-même.
Il est possible, à partir de l'étude d'un nombre appréciable de parties commises par les damistes africains, de parvenir à dégager les tendances des figures techniques pratiquées par ceux-ci, ce qui permette ensuite de s'essayer à ce qu'il ne serait pas abusif de présenter comme une théorie générale du jeu de dames africain. Mais une telle théorie ne serait jamais qu'une province de la théorie générale du jeu de dames envisagé comme technique.
Je concède qu'actuellement les meilleurs damistes africains jouent comme les meilleurs damistes des autres pays. Cette circonstance ne peut être décriée, car elle traduit simplement la prise en compte par les damistes africains du caractère premier de technique du jeu de dames.
On peut trouver insipides les parties contemporaines des damistes africains. Mais le même jugement devrait être appliqué aux damistes non africains.
Le gmi sénégalais Samb m'avait expliqué qu'à ce jour on a pratiqué, dans le domaine du jeu de dames, probablement qu'un tiers des parties possibles. Mon niveau ne me permet pas d'apprécier de façon critique la vue de Samb. Si je suppose que Samb dit vrai, je me sens alors dans l'obligation d'expliquer la reproduction des mêmes styles par la crainte des damistes de ne pas s'aventurer dans des schémas qui ne correspondent pas actuellement à des connaissances éprouvées.
Je pense que les damistes africains d'aujourd'hui sont plus forts que les supposés damistes africains originaux d'hier. Samb et Ndjofang me paraissent posséder un bien joli palmarès international que les damistes africains antérieurs. Pour s'en convaincre, il n'est que de songer au fait que, hormis Tchizov et le dieu Sijbrands, toutes les stars du jeu de dames mondial ont déjà perdu, parfois plus d'une fois, face au Sénégalais ou au Camérounais.
BIKINDOU ADELIN

Par – le 09/03/05 à 22h32

Peut-on soutenir qu'il existe une théorie du jeu de dames spécifiquement africaine? Y a t-il une façon de jouer propre aux damistes africains?
Le jeu de dames est une technique. Les damistes aspirant atteindre le niveau le meilleur sont comme obligés d'assimiler la technique dont participe le jeu de dames. Je veux, concrètement, dire par là que ce n'est pas parce qu'ils sont des Africains que certains damistes ont peuvent être perçus comme particulièrement forts. Les Africains devenus forts dans le domaine du jeu de dames sont avant tout ceux ayant fait l'effort d'assimiler ledit jeu en tant que technique.
Le propre d'une règle technique est d'exister par elle-même.
Il est possible, à partir de l'étude d'un nombre appréciable de parties commises par les damistes africains, de parvenir à dégager les tendances des figures techniques pratiquées par ceux-ci, ce qui permette ensuite de s'essayer à ce qu'il ne serait pas abusif de présenter comme une théorie générale du jeu de dames africain. Mais une telle théorie ne serait jamais qu'une province de la théorie générale du jeu de dames envisagé comme technique.
Je concède qu'actuellement les meilleurs damistes africains jouent comme les meilleurs damistes des autres pays. Cette circonstance ne peut être décriée, car elle traduit simplement la prise en compte par les damistes africains du caractère premier de technique du jeu de dames.
On peut trouver insipides les parties contemporaines des damistes africains. Mais le même jugement devrait être appliqué aux damistes non africains.
Le gmi sénégalais Samb m'avait expliqué qu'à ce jour on a pratiqué, dans le domaine du jeu de dames, probablement qu'un tiers des parties possibles. Mon niveau ne me permet pas d'apprécier de façon critique la vue de Samb. Si je suppose que Samb dit vrai, je me sens alors dans l'obligation d'expliquer la reproduction des mêmes styles par la crainte des damistes de ne pas s'aventurer dans des schémas qui ne correspondent pas actuellement à des connaissances éprouvées.
Je pense que les damistes africains d'aujourd'hui sont plus forts que les supposés damistes africains originaux d'hier. Samb et Ndjofang me paraissent posséder un bien joli palmarès international que les damistes africains antérieurs. Pour s'en convaincre, il n'est que de songer au fait que, hormis Tchizov et le dieu Sijbrands, toutes les stars du jeu de dames mondial ont déjà perdu, parfois plus d'une fois, face au Sénégalais ou au Camérounais.
BIKINDOU ADELIN

Par – le 10/03/05 à 11h15

Salut,
Non, cher ami damiste congolais Baba Sy est le plus grand joueur africain de tous les temps, c'est Jean Marc Ndjofang que vous citez qui le dit dans le site Baba Sy de Patric Kopp.
Baba Sy a été champion du monde, vice champion du monde.
De 1959 à 1964 Baba Sy a plané sur le damier mondial, il a remporté tous les tounois mis en compétion.
Entre 1959 et 1964 Baba Sy a dominé le damier mondial parce qu'en ce moment Baba Sy n'avait pas encore accés à la théorie, il jouait naturel, en africain, il jouait selon son instinct, son inspiration.
C'est à partir de 1964 que ses résultats ont commencé à baisser, à chuter, parce qu'il s'est accomodé d'un nouveau jeu européen qui n'était pas le sien et il ne se retouvait plus.
Acun africain n'a pas égalé Baba Sy et ne pourra l'égaler.
Aujourd'hui acun africain ne figure dans les 15 premiers de la FMJD, le meilleur africain lors du dernier mondial Bassirou Ba s'est classé 13é.Il sera trés difficile aux africains d'égaler Baba Sy sur le plan performances et résultats.
Mais c'est surtout grace à la dextérité, perspicacité, d'un français Patrick Kopp (que ces voeux soient exausées et que Dieu le bénisse, l'histoire retiendra son nom) qui a eu l'ingéniosité de créer le site Baba Sy que nous autres africains, nous pouvons nous régaler des parties de ce virtuose du jeu de dames.
Si Patric Kopp,Arnaud Cordier, Pascal Homtarrede, LD Laurent Decamp ou un autre de disponible pouvaient mettre sur ce forum la partie légendaire de coupe du monde de 1960 entre Baba sy et l'ex champion du monde russe Chtchogoliev, ils rendraient un trés grand service à l'humanité.
Dans cette partie historique, mémorable, on a vu une attaque tous azimuts, gauche, droite, centre, harcelement, jamais vu auparavent de mémoire damiste. Chtchogoliev a été le premier à être supris par cette inhabituelle. C'est ce qu'on demande aux jours africains d'aujourd'hui.
Patie vielle de 45 ans mais toujours d'actualité, partie à voir absolument pour ce qui ne l'ont pas vu encore.
Une partie oséée, risquée que les GMI africains n'osent pas franchir aujourd'hui.
La recherche de combinaisaons a disparu du jeu des africains, l'originalité et la créativité n'exitent plus dans leur jeu.
La combinaison en 12 temps de Baba Sy dans une simultannée à la Haye en Hollande en 1960, la rafle de 7 pions qu'il affectué contre le redoutable champion russe Agonov, le coup Napoléon qu'il a montré dans la partie de Chilland et Hisard dans le tournoi international de Yalta en 1961 qu'il a du reste remporté et le challenge de Liége en Belgique en 1962.
C'est ces prouesses techniques que les africains d'aujourd'hui ne peuvent plus faire, et c'est ce dont je parle.
A+

Par un senegalais – le 10/03/05 à 11h27

J'avais oublié de signer l'article : Baba Sy le plus grand joueur africain de tous les temps.
C'est bien :

Malick Niang
Kaolack sénégal

Par – le 10/03/05 à 13h25

(13265) Sjtsjogoljew,W. - Sy,B.
Wch, 25-10-1960

1.32-28 19-23 2.28x19 14x23 3.35-30 10-14 4.33-29 14-19 5.40-35 20-24 6.29x20 15x24 7.38-33 5-10 8.44-40 10-14 9.42-38 17-22 10.50-44 12-17 11.48-42 7-12 12.31-26 1-7 13.37-31 22-28 14.33x22 18x27 15.31x22 17x28 16.41-37 11-17 17.46-41 7-11 18.30-25 17-21 19.26x17 12x21 20.34-30 21-26 21.39-34 24-29 22.44-39 16-21 23.38-32 11-16 24.36-31 29-33 25.49-44 21-27 26.32x21 16x36 27.43-38 6-11 28.38x18 13x22 29.30-24 19x30 30.35x24 11-17 31.34-30 14-19 32.24x13 9x18 33.40-34 8-13 34.45-40 22-27 35.40-35 27-31 36.44-40 2-8 37.39-33 28x39 38.34x43 13-19 39.30-24 19x30 40.35x24 8-13 41.25-20 3-9 42.40-34 18-23 43.34-30 23-28 44.43-38 13-18 45.30-25 17-21 46.20-15 9-14 47.25-20 14x25 48.24-19 25-30 49.19-14 30-34 50.14-10 34-40 51.10-5 40-44 52.5x16 44-50 53.16-2 18-23 54.2-35 50-6
1-1

LD
PS : Merci TDAM ;-)

Par Nicolas Guibert – le 10/03/05 à 00h48

Mon avis sur la question n'est que le mien, et sans doute je suis moins bien placé qu'un joueur qui serait dans les 10 meilleurs du monde pour dire ce que je vais dire.

Néanmoins, je ne peux résister à le donner.

C'est peut-être une vision pessimiste, mais je ne crois qu'il y ait encore bcp de choses à inventer dans la théorie de notre jeu.

La principale révolution du jeu a eu lieu à l'époque des Roozenburg puis Sijbrands, (comme expliqué d'ailleurs dans le livre de JB Alemanni au passage). D'un jeu de tempo quasi-uniquement, notre jeu a dévoilé une autre facette : le jeu d'attaque. Au final, c'est ce subtil équilibre entre jeu de tempo et jeu d'attaque qui demeure aujourd'hui et je ne crois pas qu'une autre révolution d'une telle ampleur ait eu lieu depuis, ou encore qu'elle puisse avoir lieu dans le futur.

A mon avis, ce qui reste à inventer, ce sont de subtils réglages, mais rien d'extraordinaire (au sens premier du mot).

Tout cela pour dire que je ne crois pas qu'un damiste puisse, dans son coin, en faisant fi de ce qui se fait au niveau mondial, développer un nouveau style qui fera fureur au point de permettre de conquérir le titre mondial.

Je suis donc largement de l'avis d'Adelin. Pour arriver tout en haut de la hiérarchie, il faut, et il n'y a pas d'alternative, étudier à fond ce que font les meilleurs du monde.

Simplement parce que, comme dans toutes les disciplines, l'expertise qu'un individu se construit dans un domaine, se base sur l'énorme travail de défrichage qu'ont fait les générations précédentes, et bien sûr sur celui des meilleurs experts actuels. Celui qui veut devenir prix Nobel de Physique n'y arrivera jamais s'il ne va pas à l'école comme tout le monde, et préfère réinventer les bases des mathématiques dans son coin.

La discussion que nous avons ici a pour origine "la perte de créativité des joueurs africains", mais bien entendu, ce que je viens de dire vaut pour tous les coins du monde.

Pour mettre néanmoins un bémol à tout cela, disons tout de même qu'une fois arrivé au niveau des 5 meilleurs du monde, il pourra peut-être être nécessaire de trouver quelques nouveautés, dans les ouvertures par exemple, pour réussir à surprendre ses adversaires directs.

Et finalement, j'en arrive peut-être à comprendre ce que Malick nous dit. Peut-être nous parle-t-il de cette peur qu'ont les théoriciens de sortir des sentiers battus, cette tendance inconsciente à ne pas penser aux coups "bizarres". Avoir cette capacité à ne pas rejeter trop vite certains coups, est sûrement une grande qualité, surtout au niveau mondial. D'ailleurs, c'est la principale qualité des ordinateurs, ne presque pas avoir de tabou (sauf si le programmeur lui en a inculqué :o), calculer, calculer, et faire confiance autant à ce calcul qu'à la théorie apprise du jeu.

Garder sa fraîcheur tout en ayant travaillé, appris, compris la théorie développée par les autres, c'est une chose difficile, très difficile, quasi-inhumaine même je dirais, mais c'est peut-être la recette pour devenir champion du monde...

Tiens au fait justement Georgiev...

Par Fabrice MAGGIORE – le 10/03/05 à 17h01

Nicolas,

En d'autres termes, pour faire simple, il faut connaître la théorie et l'oublier en jouant.
D'autre part, pourquoi n'avoir pas répondu sur le sujet que tu avais lancé une nouvelle fois sur la remise. Dommage, parce que plus j'y réflèchis, plus je me pose des questions sur le bien fondé des arguments qu'un type comme toi avance. Je voudrais que tu me répondes sur le cas prècis que j'exposais( même s'il est simple ) et je te dirai mes avancées sur ce sujet. Enfin si tu veux bien.

Par – le 10/03/05 à 19h43

Fabrice Maggiore a dit une chose forte en avançant qu'"il faut connaître la théorie et l'oublier en jouant". On peut comprendre cette affirmation comme signifiant notamment que seuls des damistes possédant des connaissances théoriques peuvent se permettre de prendre des libertés avec la théorie, sans pour autant cesser d'être efficaces. C'est peut-être parce que certains damistes ne s'estiment pas être parvenus encore à une connaissance théorique approfondie du jeu de dames, qu'ils ne se risquent pas à des styles de jeu sortant des sentiers battus.
Il n'est pas certain que Baba Sy ignorait la théorie. J'ai l'impression qu'on se perd parfois en confusions lorsqu'on apprécie Baba Sy. Il n'est pas exclu que Baba n'ait lu aucun livre de jeu dames. Cela ne signifie nullement qu'il n'avait aucune connaissance approfondie de la théorie du jeu de dames. Parce qu'il pratiquait le jeu de dames à un niveau très élevé, Baba Sy ne pouvait qu'être en mesure d'expliquer le jeu de dames en tant que technique. Ce qu'on appelle théorie n'est au fond que la systématisation conceptuelle de la pratique. Or Baba Sy pratiquait parfaitement le jeu de dames.
Baba Sy a été un grand damiste. Il a souvent réalisé des combinaisons fantastiques. Il n'est pas juste de dire qu'aucun damiste africain actuel ne peut commettre de telles combinaisaons. J'ai eu l'occasion de m'entraîner avec Samb et je puis affirmer qu'il a conçu des systèmes de combinaisons extraordinaires exécutables en début de partie. Seulement il n'a pas encore eu la possibilité de les exécuter dans des parties officielles. Cette situation peut s'expliquer par le fait que le niveau général du jeu de dames a beaucoup évolué. A cet égard, j'indiquerai que lors du championnat du monde 2003, moins de trois combinaisons inédites furent exécutées.
Le jeu de dames est devenu, sous l'impulsion des ex-Soviétiques, un jeu où la tactique prime sur la stratégie. Le meilleur damiste est celui qui développe un jeu orienté vers une fin de partie favorable. Valneris vient d'en apporter la preuve: récemment à Cannes.
BIKINDOU ADELIN

Par – le 10/03/05 à 19h43

Fabrice Maggiore a dit une chose forte en avançant qu'"il faut connaître la théorie et l'oublier en jouant". On peut comprendre cette affirmation comme signifiant notamment que seuls des damistes possédant des connaissances théoriques peuvent se permettre de prendre des libertés avec la théorie, sans pour autant cesser d'être efficaces. C'est peut-être parce que certains damistes ne s'estiment pas être parvenus encore à une connaissance théorique approfondie du jeu de dames, qu'ils ne se risquent pas à des styles de jeu sortant des sentiers battus.
Il n'est pas certain que Baba Sy ignorait la théorie. J'ai l'impression qu'on se perd parfois en confusions lorsqu'on apprécie Baba Sy. Il n'est pas exclu que Baba n'ait lu aucun livre de jeu dames. Cela ne signifie nullement qu'il n'avait aucune connaissance approfondie de la théorie du jeu de dames. Parce qu'il pratiquait le jeu de dames à un niveau très élevé, Baba Sy ne pouvait qu'être en mesure d'expliquer le jeu de dames en tant que technique. Ce qu'on appelle théorie n'est au fond que la systématisation conceptuelle de la pratique. Or Baba Sy pratiquait parfaitement le jeu de dames.
Baba Sy a été un grand damiste. Il a souvent réalisé des combinaisons fantastiques. Il n'est pas juste de dire qu'aucun damiste africain actuel ne peut commettre de telles combinaisaons. J'ai eu l'occasion de m'entraîner avec Samb et je puis affirmer qu'il a conçu des systèmes de combinaisons extraordinaires exécutables en début de partie. Seulement il n'a pas encore eu la possibilité de les exécuter dans des parties officielles. Cette situation peut s'expliquer par le fait que le niveau général du jeu de dames a beaucoup évolué. A cet égard, j'indiquerai que lors du championnat du monde 2003, moins de trois combinaisons inédites furent exécutées.
Le jeu de dames est devenu, sous l'impulsion des ex-Soviétiques, un jeu où la tactique prime sur la stratégie. Le meilleur damiste est celui qui développe un jeu orienté vers une fin de partie favorable. Valneris vient d'en apporter la preuve: récemment à Cannes.
BIKINDOU ADELIN

Par Nicolas Guibert – le 14/03/05 à 19h26

Au fait, j'y ai répondu depuis. Voir "Le fantôme de la nulle".